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Succès critique pour Rebelle en France

Michel Dolbec - La Presse Canadienne

PARIS – Candidat du Canada à l’Oscar du meilleur film étranger, «Rebelle», du Québécois Kim Nguyen, remporte en France un joli succès critique. En salle, le long-métrage, qui raconte l’histoire d’une enfant soldat dans une guerre africaine, connaît en revanche des débuts en demi-teinte.

Une semaine après avoir pris l’affiche sur 26 écrans (dont quatre à Paris), «Rebelle» avait cumulé mercredi près de 8000 entrées, une performance plus qu’honnête mais quand même un peu décevante au regard de l’enthousiasme de la critique.

«C’est un peu en deçà de ce qu’on espérait», confie Isabelle Dubar, de Hapiness Distribution, en notant que le marché est «difficile» et «pas très accueillant pour des films considérés comme difficiles».

Hapiness (qui avait aussi sorti «Incendies» de Denis Villeneuve en 2010) ne baisse pas les bras. «Rebelle» conserve ses 26 copies en deuxième semaine. Tout va se jouer maintenant sur un éventuel bouche à oreille. Sur le site de référence Allo Ciné, les remarques des spectateurs sont, à quelques exceptions près, globalement enthousiastes, mais les commentaires sont encore peu nombreux.

Dans les journaux, la critique a été unanime. Le Monde a par exemple salué une fiction au «rythme accidenté, un scénario travaillé à l’extrême, un kaléidoscope d’images composées comme des toiles de maître».

«Le coeur continue d’aimer lorsqu’il ne se tait pas. De tous les chocs imposés par le film, c’est peut-être celui-ci le plus beau, et le plus fort. (…) La leçon est capitale, et puissamment donnée. On en ressort un peu hagard, avec la certitude que l’espoir est permis: ni moins ni plus», a estimé le quotidien.

«Il y a des scènes cruelles, qui évitent cependant le trash. Des scènes oniriques aussi, qui ne sombrent jamais dans la poésie nunuche», a ajouté Libération.

Paris Match a été séduit lui aussi par ce conte «belliqueux», «armé d’un réalisme terrifiant nimbé d’un onirisme stupéfiant». «Rebelle est un puissant cauchemar dont le monde ne parvient pas à se réveiller», a dit l’hebdomadaire.

«Ce film de Kim Nguyen, sur un sujet terrifiant, est un vrai bonheur», a jugé pour sa part Le Canard enchaîné. Le magazine de cinéma Première a parlé, de son côté, d’un long-métrage «très fort», Le Nouvel Observateur d’un film «bouleversant» et le journal 20 minutes d’un «grand film».

«La descente aux enfers de l’héroïne est filmée avec une grande sobriété par le cinéaste canadien qui ne cède jamais à la complaisance», a ajouté le quotidien gratuit.

Le magazine culturel Télérama s’est montré plus réservé, soulignant notamment que Kim Nguyen, pour éviter de «s’enliser dans une horreur systématique», avait cédé à «quelques afféteries de mise en scène».

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