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Boucar Diouf: la poésie dans la science

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Quand nous le joignons au téléphone, Boucar Diouf est dans un taxi en direction du marché Jean-Talon, où il commence une nouvelle saison de Des kiwis et des hommes. «Et ce soir, je donne un spectacle à Québec pour ma tournée L’Africassée!» lance-t-il. À cet horaire chargé s’ajoute maintenant la promotion de son troisième livre, Le brunissement des baleines blanches. Dans ce conte à saveur écologique, l’humoriste, qui détient un doctorat en océanographie, raconte l’histoire de Globi, une femelle bélouga en route vers les mers du sud dans l’espoir de sauver sa famille de la pollution du fleuve Saint-Laurent.

Re­cueillie par des biologistes et placée dans un aquarium, elle rencontre Jo Groenland, un phoque de cirque déchu. Les nouveaux amis échafaudent alors un plan d’évasion. «Mon plus gros défi, en écrivant ce livre, a été de mettre de la poésie dans la science, dit-il. Mais après tout, la biologie, c’est la science de la vie…»

Voilà environ huit ans que Boucar Diouf a entamé la création de son roman. Il faisait alors faire des visites d’interprétation du Saint-Laurent à des groupes de jeunes sur la Côte-Nord, qu’il emmenait en croisière à Tadoussac à chaque fin de session. «C’est en voyant leur émerveillement devant  la baleine blanche que j’ai eu envie de conscientiser les gens à la pollution qui mine les espèces vivant dans le fleuve Saint-Laurent, note-t-il. J’ai toujours été obsédé par la vulgarisation, le fait de mettre un visage sur une situation scientifique – dans ce cas-ci, celui de la grand-mère bélouga qui se meurt d’un cancer», dit-il.

Si l’humour est toujours présent dans ses écrits, c’est d’émotion que Diouf voulait teinter ce roman. «Ce qui est bien, avec un livre, c’est que ça permet de s’étendre sur un sujet en particulier, dit celui qui aimerait prendre une année de vacances pour retourner enseigner. Et comme j’adore la science, c’est un retour à mes anciennes amours.»

L’amour des Kiwis
Ce matin, Boucar Diouf entame la nouvelle saison de Des kiwis et des hommes avec Francis Reddy. C’est par amour de l’ouverture culturelle – «C’est l’émission la plus ouverte sur le monde à Radio-Canada!» assure-t-il – et du marché Jean-Talon que l’humoriste continue d’avoir envie d’animer cette quotidienne année après année. «L’important, c’est d’avoir du fun, croit-il. Quand le plaisir n’y sera plus, j’arrêterai.»

Rien de plus pour cet été, cependant, puisque sa conjointe lui a demandé de «lâcher la patate» et de passer du temps en famille. Diouf n’en a pas moins plusieurs projets en gestation : son prochain livre, déjà entamé, fera l’éloge du gras, et son prochain one man show sera un «cours de science accessible» où il expliquera… comment on fait des enfants!

Le brunissement des baleines blanches
Éditions Les Intouchables
En librairie dès mercredi

Des kiwis et des hommes
À Radio-Canada
Du lundi au vendredi à 9 h

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