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Catherine Frot, comme une chef

Photo: Métropole films

Catherine Frot prête ses traits à une grande chef dans Les saveurs du palais, un film qui fait saliver et qui donne le goût d’aller à la rencontre d’une des actrices les plus emblématiques du cinéma français.

Danièle Delpeuch fut la cuisinière personnelle de François Mitterand. Même si Les saveurs du palais n’est pas un biopic en bonne et due forme, il retrace son parcours du palais de l’Élysée jusqu’en Antarctique.

Pour l’incarner à l’écran, Catherine Frot ne fut pas nécessairement un choix naturel : la comédienne n’était pas, à ses propres mots, une grande cuisinière. « Je suis surtout une gourmande, lance-t-elle en souriant. J’aime bien me faire servir. »

Mais sous la houlette du réalisateur Christian Vincent, qui est un mordu de cuisine, et suivant les conseils de la véritable Danièle Delpeuch qui «l’a nourrie», l’héroïne de La dilettante et Odette Toulemonde a créé l’illusion d’être en parfait contrôle de ces mets appétissants. Une performance qui en a impressionné plus d’un, lui offrant au passage une nomination aux César comme meilleure actrice (c’est finalement Emmanuelle Riva qui a remporté la prestigieuse statuette pour Amour).

Bien plus que pour cette comédie dramatique qui rappelle l’importance d’une nourriture simple mais de qualité, celle qui se prépare à jouer au théâtre dans une pièce de Beckett a voulu embarquer dans ce projet pour rendre honneur à cette femme libre et aventureuse.

«C’est vraiment le portrait de quelqu’un qui est assez combative, qui ne regarde pas en arrière, qui ne se plaint jamais et qui vit une certaine solitude dans un monde d’hommes, résume la charmante interprète. Elle a pris sa place.»

Un personnage faisant écho à la carrière de l’actrice qui a décidé de prendre Danièle Delpeuch comme modèle à suivre. «Je crois que j’aime bien faire mon métier de cette manière-là. Ça m’a éclairée là-dessus. Quand je la vois travailler, je me dis que moi, j’aimerais atteindre ça : cette simplicité et ce bien-faire. Je me reconnais là-dedans. Je cherche ça.»

Salé, sucré
Découverte du grand public dans le disjoncté Un air de famille, Catherine Frot est une experte pour personnifier des êtres bourgeois, pétillants et décalés. Malgré quelques détours remarqués vers le drame (notamment avec les excellents La tourneuse de page et L’empreinte de l’ange), sa tasse de café a toujours été le rire et les œuvres plus légères.

«Les films graves ont plus de mal à se financer, explique-t-elle en soupirant un peu. En France, les comédies passent devant. Et comme je suis une actrice de divertissement au départ… Mais j’ai toujours mis dans mes personnages des choses plus mélancoliques. Je ne me sens pas une actrice plus comique que tragique. Je pense que je peux faire beaucoup de choses. Dans Les saveurs du palais, j’ai un rôle qui est quand même assez sérieux. Il y a des situations cocasses, mais j’ai quelque chose qui n’est pas si drôle.»

Les saveurs du palais
En salle dès vendredi

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