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Le Bansky des routes

Lillo Montalto Monella - Metro World News

Dans quelques villes européennes, vous pourriez voir un petit bonhomme tout noir voler un signe d’entrée interdite. C’est la faute de Clet Abraham. L’artiste français de 43 ans «s’attaque» aux panneaux routiers pour accrocher un sourire au visage des passants, mais aussi pour faire réfléchir. Métro a discuté avec lui de sa mission pour «humaniser les rues des villes».

Comment pratiquez-vous votre art?
Habituellement, j’agis seul, mais parfois, je suis accompagné d’amis. Nous montons sur nos vélos
ou sur les épaules d’un ami pour appliquer des autocollants sur les panneaux.

Quelles villes avez-vous attaquées jusqu’à présent?
Pour le moment, je me concentre sur Paris. Par le passé, j’ai sévi à Londres, Valence, Milan, Rome, Turin, Florence, Bologne et ailleurs dans le nord et le centre de l’Italie.   

Comment avez-vous eu cette idée?
Tout a commencé par des dessins du Christ sur son crucifix. J’ai ensuite appliqué des collants de mes dessins sur des panneaux «route sans issue». Au début, ça semblait être de la pure provocation : ça semblait dire que la religion était sans issue. Mais à bien y penser, je me suis dit que c’était plus profond que ça, qu’on pouvait y rattacher des messages religieux, politiques ou philosophiques. 

Vous avez donc commencé à créer d’autres autocollants pour des panneaux différents…
Oui. C’est une sorte de rébellion pour moi, comme une façon de prendre possession de la rue à nouveau. C’est une reconquête urbaine.

Comment définissez-vous votre art?
C’est sans aucun doute de l’art social, du pop art. Mais de façon plus importante, il s’agit d’un art direct, que tout le monde peut comprendre et apprécier. C’est aussi un moyen d’égayer nos journées, de rendre les rues plus attrayantes. C’est un antidote à la morosité des villes.

Vous avez fait les manchettes en Italie à cause de votre installation artistique en fibre de verre sur le Ponte alle Grazie à Florence. Le personnage semble soit apprécier le panorama, soit s’apprêter à se suicider… Qu’en est-il vraiment?
Pour moi, c’est une synthèse de mon travail sur les panneaux routiers. Celle-ci célèbre l’homme moyen, le véritable héros de la société, celui qui se bat chaque jour pour
joindre les deux bouts. Ça n’a jamais été facile pour moi de faire mon chemin professionnellement
parlant. Mais avec mon art sur les panneaux routiers, j’ai trouvé ma voie en tant qu’artiste. 

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