Le triomphe du mur, un documentaire de Bill Stone
C’est le cauchemar de tout cinéaste : perdre le contrôle de son film. Une épreuve qui se révèle au final bénéfique, faisant du documentaire Le triomphe du mur de Bill Stone un meilleur objet de cinéma qu’il ne devait être au départ.
À l’origine, l’objectif était de suivre Chris Overing dans sa tentative de construire un mur de pierre dans un coin perdu du Québec. Le tournage qui a débuté en 2001 a débordé de son cadre, s’échelonnant sur de nombreuses années, obligeant le réalisateur Bill Stone à modifier plusieurs fois l’angle de son documentaire. Il n’y aura plus seulement le travail herculéen de Chris, les magnifiques paysages et la musique planante qui seront au cœur du récit. Mais également la narration de son créateur, à la fois poétique et humoristique, qui confie ses doutes et ses états d’âme quant au fait de ne jamais pouvoir mener à terme ce projet.
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Progressivement, le mirage prend forme et tout devient limpide. Le long métrage portera sur l’engagement et la nécessité de multiplier les efforts même si le résultat se fait attendre. Sur les combats quotidiens, sur les attentes qu’on se met sur les épaules et sur les défaites qui nous poussent à continuer, à redoubler d’ardeur.
Poursuivre coûte que coûte à faire des films même s’il en sort une dizaine chaque semaine. Ériger des murs, bien que la plupart des gens passent à côté sans s’arrêter.
«J’ai sans cesse ces questionnements, avoue celui qui œuvre dans le domaine du cinéma depuis 20 ans. Qui va aller voir ça? Qui se soucie de ce qu’on fait?»
Pourtant, il continue le combat. Comme bon nombre de ses semblables qui ne sont motivés ni par l’argent ni par la célébrité. Pour tâter le terrain, essayer de faire quelque chose et même peut-être se trouver. «C’est une question de choix, admet Bill Stone. Avant de commencer, je ne savais pas exactement quel était mon métier. Maintenant, je le sais. C’est cinéaste.»
Le triomphe du mur
En salle dès vendredi