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La vie d’Adèle, le sentiment de la chair

Photo: Métropole films

Fort d’une Palme d’or et de plusieurs polémiques, La vie d’Adèle – Chapitres 1 & 2, d’Abdellatif Kechiche, prend l’affiche simultanément en France et au Québec, au grand bonheur des cinéphiles.

Il s’agit d’une des plus belles histoires d’amour à voir le jour au cinéma depuis belle lurette. Le coup de foudre fusionnel entre Adèle (Adèle Exarchopoulos) et Emma (Léa Seydoux) transcende l’âge et le milieu social pour s’échelonner sur plusieurs années.

L’orientation sexuelle n’a ici aucune importance («Ce n’est pas un film sur l’homosexualité, c’est une ode à la tolérance», révèle Léa Seydoux, qui crevait déjà l’écran dans Les adieux à la reine et L’enfant d’en haut) tant ce désir est universel.

Il devient sulfureux durant les longues et explicites scènes intimes qui pourront mettre quelques personnes mal à l’aise. «Je suis désolé pour elles, lance en souriant le cinéaste, qui s’est forgé une solide réputation avec La graine et le mulet et L’esquive, lauréats de  maintes distinctions. En même temps, j’espère que les gens ne resteront pas indifférents et que le film ne fera pas l’unanimité.»

De ce côté, le créateur de Vénus noire n’a rien à craindre. Avec sa durée de trois heures, son discours sur la transmission et cette passion indélébile qui habite le metteur en scène et ses deux actrices (à qui la Palme d’or a – fait rare – également été attribuée), La vie d’Adèle fera amplement discuter dans les chaumières.

Surtout qu’une place prépondérante a été laissée à l’improvisation, à l’inattendu. «C’est ce qui m’a plu par-dessus tout dans le film, avoue Adèle Exarchopoulos, véritable révélation du long métrage. C’est que ça poussait à la création, à l’inventivité, à la liberté en permanence.»

Controverse
Depuis la consécration du film à Cannes, les scandales n’ont pas manqué. L’auteure du roman graphique dont est inspiré le scénario, Julie Maroh, a remis en question la véracité des séquences intimes («Si elle a le monopole de la connaissance de l’acte sexuel et si elle sait c’est quoi l’amour entre deux femmes, elle ferait bien de me l’expliquer», propose le réalisateur), plusieurs techniciens ont critiqué les longues heures de travail («Je n’ai obligé personne à travailler avec moi», maintient le cinéaste) et quelques jours à peine avant leur venue à Montréal au début de septembre dernier, il y a eu bisbille entre les deux comédiennes et le metteur en scène à propos du tournage épuisant qui s’est échelonné sur plus de cinq mois.

Bien que Léa Seydoux n’ait pas voulu commenter cet imbroglio, sinon en se contentant de dire «On est fières du résultat», Adèle Exarchopoulos, elle, ne s’est pas gênée. «Si vous saviez à quel point c’est parti de rien! Des paroles qu’on n’a jamais prononcées, des anecdotes qu’on a rapportées avec de la distance. Ç’a été amplifié par la presse et, du coup, ç’a créé des conflits. Maintenant, tout va bien, on est adultes, on se parle, on est matures et, au final, on s’aime!»

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La vie d’Adèle – Chapitres 1 & 2
En salle dès mercredi

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