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Guy Nantel: digne héritier d’Yvon Deschamps

Photo: Yves Provencher/Métro

C’est encore une fois en posant un regard caustique, cynique et hilarant sur notre grand-guignolesque actualité politique et nos travers que Guy Nantel nous a présenté mardi Corrompu, son quatrième et désopilant one man show.

Parmi la trentaine de spectacles d’humoristes qui sillonnent les routes cette année, il ne semble s’en trouver qu’un seul pour renouer avec la fonction originelle de l’humour : se moquer du pouvoir. Chose que Nantel n’a pas manqué de faire contre Denis Coderre, présent dans la salle Maisonneuve, auquel il a lancé plusieurs vannes.

Digne héritier des Cyniques, de Claude Landré et surtout d’Yvon Deschamps, dont il est assurément le fils spirituel, Nantel, sous l’apparente bonhomie de son personnage populiste et de droite, est un franc-tireur qui fait mouche à tout coup. Il nous a rappelé mardi pourquoi, après plus de 20 ans, il demeure sans doute l’humoriste le plus pertinent au Québec. Que ce soit lorsqu’il décoche des pointes à ses collègues en déclarant : «Moi, je suis un vrai humoriste, je n’ai pas besoin de scripteur», ou en dénonçant la rectitude politique ambiante et l’aseptisation qui en découle, le stand-up démontre à maintes reprises, à un public ravi, qu’il est encore possible d’avoir de l’audace et une colonne vertébrale sans pour autant verser dans une vulgarité facile.

Ce qui est un baume en ces contrées où «les gens aiment se faire passer un sapin pourvu que les épines soient du bon côté». Car, comme il le souligne à un moment, «on vit en 2013, à une époque où tout le monde a droit à la parole, mais où plus personne n’ose rien dire». Sauf bien sûr les habituels désœuvrés des lignes ouvertes à la radio. «Ces gens qui n’ont plus de dents dans le yeule, mais qui ont une opinion sur toute.»

Comme le disait le slogan de la défunte revue satirique Croc, «ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle». Heureusement que Guy Nantel est là pour nous le rappeler. Et comme il le lance en riant : «Y’en a qui disent toujours que la violence n’est pas une solution. Eh bien, c’est parce qu’ils ne fessent pas assez fort.» Nantel l’a compris et il frappe de façon percutante. Pour notre plus grand bonheur.

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