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Whitewash: en attendant le grand blanc

Photo: Yves Provencher/Métro

C’est Fargo qui rencontre La vie heureuse de Léopold Z. Bienvenue dans Whitewash, le premier long métrage d’Emanuel Hoss-Desmarais, qui met notamment en vedette Marc Labrèche.

Dame Nature se déchaîne, la tempête de neige engouffre tout sur son passage. Après avoir accidentellement tué un homme (Marc Labrèche) avec sa motoneige, Bruce (Thomas Haden Church, découvert dans Sideways, mais en mode Killer Joe) se perd dans la nature, incapable d’échapper à ses démons. Prisonnier de sa solitude, il repense au passé, à sa victime qui ne lui était pas étrangère…

«J’ai fait un film sur l’“anti-moi” plutôt que sur moi, concède le cinéaste Emanuel Hoss-Desmarais, rencontré dans le bar d’un hôtel mont-réalais. Mon plus gros cauchemar serait de me retrouver dans cette situation-là et d’être confronté à moi-même.»

Lauréat du prix du meilleur premier film au Festival de Tribeca, Whitewash est une sorte d’hydre cinématographique qui mélange le drame existentiel et le suspense, la comédie noire ironique et la tragédie absurde à la Beckett.

«J’avais vraiment le désir de m’amuser à jongler avec des tons différents, admet le réalisateur, qui s’est fait un nom dans la publicité et le court métrage. C’était important pour moi de trouver quelque chose d’original. Je ne voulais pas tomber dans la formule “faire rire quand on n’est pas supposé” ou “trouver ça pathétique quand ce n’est pas le moment”.»

Bien que Thomas Haden Church porte le film sur ses épaules, Marc Labrèche lui rend la monnaie de sa pièce, dans la langue de Shakes-peare par-dessus le marché. «C’est un plaisir de jouer en anglais, confie l’acteur, qui aimerait frayer davantage avec le septième art. Tu as un recul et un abandon que tu n’as pas dans ta propre langue… J’aimerais ça jouer en italien ou en espagnol, avoir le temps de travailler avec un coach. Peut-être que je vais le faire un jour, même si c’est juste pour moi, sur YouTube.»

Au diable les calculs
En incarnant dans Whitewash un être énigmatique qui suscite de moins en moins la compassion du spectateur au fil des révélations, Marc Labrèche est aux antipodes des personnages qui ont fait son succès à la télévision. «Je n’accepte pas de rôles qui visent à augmenter la sympathie que le public éprouve pour moi, assure le comédien. C’est un calcul qui ne m’intéresse pas. Si ça m’intéressait, je passerais à côté d’affaires merveilleuses et imprévisibles comme Whitewash.»

«Il y a du monde qui me dit : “Tu te rends-tu compte que ça ne va pas faire d’entrées au box-office?” Je m’en fous… L’important, ce n’est pas ça. On est obsédé par les cotes d’écoute, par les entrées. Je comprends que c’est une des façons de mesurer un type de succès par rapport à certains films qui sont conçus pour ça, mais ce n’est pas vrai que tous les albums, tous les films, toutes les émissions de télé sont faits dans le but de rassembler le plus grand auditoire possible.»

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Whitewash
En salle dès vendredi

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