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Gilles Latulippe ne laisse que de bons souvenirs

MONTRÉAL – «Un grand parmi les grands.»

C’est avec cette phrase courte mais bien sentie que le président et fondateur du Festival juste pour rire, Gilbert Rozon, a résumé la carrière de Gilles Latulippe, décédé mardi à l’âge de 77 ans.

«On l’a aimé et on a ri, on a ri de bon coeur», a ajouté M. Rozon lors d’un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.

Son amie et complice de longue date, la comédienne Béatrice Picard, souligne qu’il était difficile de ne pas aimer Gilles Latulippe, «un gars gentil, un gars sympathique. Dès qu’on l’approchait, on sentait que c’était un homme qui aimait la vie, qui aimait rire», a-t-elle raconté en entrevue téléphonique.

Selon elle, une des grandes qualités du disparu était sa capacité d’habiller un personnage de sa propre personnalité plutôt que l’inverse.

«Gilles a toujours joué un peu Gilles Latulippe. C’est ce qui faisait sa force. Il savait transposer sa personnalité en bon gros gars qui était très intelligent mais qui jouait un peu les naïfs.»

En visite officielle à New York, le premier ministre Philippe Couillard a offert ses condoléances à la famille au nom du gouvernement, tout en se remémorant le disparu.

«C’est quelqu’un qui a mis de la joie, du bonheur, dans la tête et dans le coeur des gens pendant des années au Québec, un homme profondément sincère, préoccupé par les gens, très simple également», a commenté le premier ministre lors d’un point de presse sur les trottoirs de Manhattan.

Pendant ce temps, à l’Assemblée nationale, les députés ont adopté une motion présentée par la députée péquiste Véronique Hivon rendant hommage à l’homme et ses 55 ans de carrière. Outre Mme Hivon, la ministre de la Culture, Hélène David, et les députées Claire Samson (Coalition avenir Québec) et Françoise David (Québec solidaire) ont tour à tour pris la parole pour souligner la mémoire du comédien.

De son côté, la présidente de l’Union des artistes, Sophie Prégent, a dit avoir appris «avec une grande tristesse» le décès du comédien qu’elle a qualifié d’inspiration et de mentor pour ses pairs, estimant que ce décès «crée un vide immense dans le milieu culturel».

«Gilles Latulippe a su toucher les gens, les faire rire pendant plus de 50 ans», a déclaré Mme Prégent par voie de communiqué.

Selon Gilbert Rozon, le milieu artistique et tout le Québec ont eu une chance inouïe d’avoir pu rendre hommage au comédien en juillet dernier à la Place des arts, hommage qui est devenu par la force des choses un dernier point d’exclamation à la carrière d’un homme qui savait lui-même toujours les placer au bon moment.

«Ç’a été pour lui un cadeau extraordinaire. Son fils nous a dit — et je le cite presque textuellement — que cela lui avait fait tellement de bien, qu’il était tellement heureux, qu’il mourrait en paix», a dit M. Rozon.

«Il était temps qu’on lui rende cet hommage parce qu’il le méritait grandement, a pour sa part ajouté Béatrice Picard. Je suis très heureuse que ça ait pu avoir lieu avant son décès. Il faut dire aux gens qu’on les aime pendant qu’ils vivent.»

Bien qu’ils soient parfois regardés de haut dans certains milieux, Gilbert Rozon estime que les comiques comme Gilles Latulippe et bien d’autres auront toujours la faveur de la population.

«Louis de Funès était méprisé avant de mourir. Au Québec, tout le monde se souvient comment Olivier Guimond était à la fois aimé du grand public mais méprisé par une certaine élite», a-t-il rappelé.

Selon Sophie Prégent, toutefois, il aurait été difficile de regarder le disparu de haut: «Gilles Latulippe a donné ses lettres de noblesse au burlesque», a-t-elle indiqué.

«Quand un comique meurt, c’est vraiment quelqu’un qui nous marque et qui nous laisse un long souvenir et on s’ennuie d’eux», a laissé tomber Gilbert Rozon.

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