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La ritournelle: folies bergères

Photo: Jérôme Prebois/collaboration spéciale

L’aliénation de la vie de tous les jours explose au visage d’un couple dans La ritournelle, la nouvelle comédie dramatique de Marc Fitoussi.

Dans une Normandie pas trop éloignée de celle de Madame Bovary, une femme (Isabelle Huppert) s’ennuie. Les enfants sont loin de la maison, son mari éleveur (Jean-Pierre Darroussin) ne pense qu’à ses bêtes, et son eczéma de plus en plus prononcé lui rappelle qu’elle est peut-être en train de rêver son existence. Quoi de mieux alors que de faire un bilan de vie à Paris, là où les tentations sont nombreuses?

«Ce qu’elle vit est quelque chose d’assez banal, explique le cinéaste Marc Fitoussi, joint en France. Le fait qu’après tant d’années, il y a cette impression de routine, de monotonie. C’est quelque chose qui parle à beaucoup de gens. La société fait qu’on est programmé pour un métier. Et c’est difficile de tenir ça pendant des années…»

«Sous des dehors assez légers, je voulais faire un film qui soit finalement plus sombre, plus mélancolique.» – Marc Fitoussi, réalisateur et scénariste de La ritournelle

Pour rompre cette ritournelle, ce leitmotiv qui est réglé comme du papier à musique et qui est encore plus aliénant dans le monde agricole et rural où les échappatoires sont rares, il faut se renouveler. C’est un peu ce que fait Isabelle Huppert en tournant avec Marc Fitoussi, et elle aura rarement paru aussi lumineuse et décalée.

«Je trouve que les rôles que je lui donne sont plus proches de ce qu’elle est dans la vie que les rôles que lui confie Michael Haneke, affirme le réalisateur. Il y a chez Isabelle une jeunesse, une joie qui est assez communicative… Après lui avoir donné un rôle de personnage très jovial, souriant, fantasque dans Copacabana, je me suis demandé comment détonner à nouveau. C’était peut-être en lui faisant jouer un rôle d’agricultrice, alors qu’elle est on ne peut plus citadine et parisienne.»

Le duo qu’elle forme avec Jean-Pierre Darroussin est d’ailleurs très surprenant… et convaincant. «L’alchimie, on en est seulement certain le premier jour de tournage, avoue le metteur en scène. Constituer un couple au cinéma, c’est quelque chose de très angoissant, parce que la mayonnaise peut ne pas prendre.»

Lisez aussi «Jouer un éleveur de bovins était très tentant», notre entrevue avec l’acteur Jean-Pierre Darroussin

La ritournelle
En salle dès vendredi

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