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Mouvements intérieurs: portraits du monde actuel

Photo: Pierre Hébert

C’est l’occasion ou jamais de s’initier aux créations artistiques de Pierre Hébert, r��alisateur qui forge son propre univers et qui propose ces jours-ci une nouvelle série de courts métrages et même une exposition.

Résumer avec des mots l’œuvre de Pierre Hébert n’est pas évident. Même s’il est dans le milieu cinématographique depuis quatre décennies, ses opus demeurent souvent abstraits, représentant le monde à l’aide d’animations, de musique et de poésie. Ses nouveaux essais, regroupés sous le titre de Mouvements intérieurs, ne font pas exception. Cette fois, les lieux et les monuments y occupent une place prépondérante.

«J’ai trouvé intéressante l’idée de la présence des gens autour du monument, explique le cinéaste, rencontré au Café-Bar de la Cinémathèque québécoise. La contradiction qu’il peut y avoir entre les activités des foules anonymes qui, en général, ignorent les monuments en question et le fait que ceux-ci sont censés commémorer quelque chose d’important.»

À partir, par exemple, d’un plan fixe de la statue de Giordano Bruno à Rome ou d’une gare d’autobus à Prague, Pierre Hébert déconstruit spatialement et temporellement une situation réelle pour lui donner une nouvelle signification, y interrogeant au passage le rôle de la mémoire dans la société.

Son travail se manifeste de différentes façons. Que ce soit par l’opposition entre un magnifique village français qui doit côtoyer une usine de déchets nucléaires ou un lieu où se jouent différentes révolutions, une subtile prise de position se fait remarquer.

«J’arrive à avoir l’impression que, dans l’ensemble de mon travail, autant quand il est explicitement question de situations sociales, politiques ou historiques, que quand toutes les images sont abstraites, il y a quand même une espèce de message, de posture par rapport à la vie», déclare le principal intéressé.

Ce voyage esthétique, surréaliste et organique pourrait paraître atypique et déboussolant. Il n’en est pourtant rien si on se fie à cet artiste qui continuera à explorer ces fertiles terrains de jeu que sont les monuments. «Ce que j’espère, c’est que le spectateur accepte de se laisser porter. Je pense qu’aucun des films ne se prête à une intellectualisation forcée ou à outrance. Avec la musique, il y a un côté un peu hypnotique et contemplatif, et ça rend possible de se laisser entraîner dans ces films-là.»

Grâce à Facebook
En plus de ses nouveaux courts métrages, il sera possible de voir plusieurs fresques de Pierre Hébert sur les murs du hall de l’Excentris. Cette installation intitulée Tropismes rend hommage en 100 dessins à l’œuvre de l’écrivaine Nathalie Sarraute. Et dire que le tout a débuté modestement sur un site électronique qu’utilisent des millions de personnes dans le monde! «J’ai mis les dessins presque quotidiennement sur Facebook, explique le cinéaste. Ç’a égayé ma vie jour après jour. Quand je suis arrivé au 100e dessin, j’ai eu un appel de l’Excentris qui me proposait de les exposer!»

Mouvements intérieurs
Au Cinéma Excentris

Dès mercredi

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