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Le rock fiction de Galaxie

Photo: Yves Provencher/Métro

Quatre ans après Tigre et diesel, Galaxie nous revient avec Zulu. Un album où le rock seventies, la science-fiction et les rythmes africains s’entrechoquent pour notre plus grand bonheur.

C’est un Olivier Langevin souriant qui nous accueille à la taverne Saint-Sacrement. Nouveau papa depuis sept mois, il a devant lui une pinte remplie… d’eau! «Je vais jouer au hockey après», nous expliquera-t-il en nous apprenant que son compagnon d’armes Fred Fortin, qui officie à la basse dans Galaxie en parallèle à sa carrière solo et son band Gros Mené, fait aussi partie d’une ligue de garage.

Les gars de la bande ont beau avoir franchi le cap de la mi-trentaine, ils n’en demeurent pas moins des ti-culs. En témoigne d’ailleurs Zulu, cet album où les influences de Black Sabbath, Hendrix et, plus récemment, MGMT se font peut-être sentir davantage que sur le précédent, qui laissait plus de place à l’électro pop.

«Pour chaque album, j’essaie d’aller ailleurs, mais ça demeure la même personne qui compose et écrit. Si je voulais faire autre chose, je changerais le nom du groupe, car les gens qui viennent voir Galaxie s’attendent à du rock solide et à de la grosse énergie», explique Langevin. Lui qui, avec le reste de l’équipe, qui comprend aussi François Lafontaine (Karkwa) aux claviers, a cette fois laissé tomber le bidouillage studio pour revenir à la bonne vieille formule «live en studio».

Décision qui n’est pas sans contribuer au cachet seventies de l’album. «Le fait d’avoir notre place à nous était vraiment super. Je développais une idée globale de chanson en écrivant des couplets et un refrain et j’appelais les gars. Un peu comme quand j’étais un petit cul et que j’invitais mes chums à jammer. Mais c’est plus complexe maintenant que nous sommes tous papas», confie Olivier qui possède son propre studio en compagnie de Pierre Gérard. Un autre des top gun de Galaxie, auxquels il faut ajouter Pierre Fortin.

«J’ai toujours aimé les textes qui n’ont pas la même signification pour chaque personne à qui on demande de les expliquer. J’adore m’amuser avec ce flou-là. Le fait de jouer avec un tel imaginaire ouvre énormément de portes sur autant d’univers.» – Olivier Langevin, au sujet de son écriture

Parlant d’enfance, on ne peut s’empêcher, en écoutant Zulu, de songer avec une certaine délectation aux films de série B de notre jeunesse, où un Godzilla pouvait apparaître au détour d’un riff de guitare, à moins que ce ne soit, comme sur cet album, une geisha multicolore, un lynx robotique ou un minotaure sous LSD.

«Je parlais énormément de robots et de musique africaine pendant le processus de création. Il y a toujours eu une ambiance de science-fiction dans Galaxie, car j’en suis un fan. J’aime bien l’idée de me mettre dans la peau d’une créature étrange lorsque j’écris», explique le Bleuet mutant qui, depuis une dizaine d’années, voue une grande admiration au musicien malien Ali Farka Touré. «Depuis que je l’ai découvert, j’ai toujours eu envie d’intégrer des grooves africains à ma musique. Pendant que j’enregistrais la chanson titre, je visionnais des vidéos de danses zouloues sur YouTube et ça me fascinait. On dirait que toutes les racines du blues viennent de ces rythmes-là», explique le musicien qui, lorsqu’on le lui fait remarquer, convient que la poésie rock de Lucien Francœur qu’écoutait beaucoup sa sœur l’a sans doute marqué sans qu’il en soit conscient. Et pour conclure, des nouvelles de Fred Fortin : nous prépare-t-il des nouvelles chansons? «Je ne sais pas si j’ai le droit de le dire, mais on travaille en ce moment sur son prochain projet solo. Ça devrait sortir autour de février 2016», s’échappe le sympathique rouquin.

GalaxieZulu
En magasin dès mardi
Lancement mardi soir à 17h au Cabaret La Tulipe

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