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No et moi: commencer à voir

Photo: Gilles Coulon/Axia films

La cinéaste, scénariste et comédienne Zabou Breitman s’approprie le roman No et moi en offrant une version bien personnelle de cet écrit de Delphine de Vigan.

Cela s’exprime par la musique, dominée par les chansons de Portishead, et la mise en scène ponctuée de moments animés. Puis par le choix de deux interprètes inconnues : Nina Rodriguez et Julie-Marie Parmentier. La première incarne Lou, une adolescente de 13 ans qui cherche à sortir de la rue No, une sans domicile fixe âgée de 18 ans.

S’il est question dans ce film d’isolement, de solitude, de deuil, de quête maternelle et de fusion entre amis, le risque était aussi assez important d’y faire de la morale. «Ce n’était pas facile, reconnaît Zabou Breitman, qui en est à sa quatrième réalisation, après Se souvenir des belles choses, L’homme de sa vie et Je l’aimais. Ça aurait pu être moraliste, moralisateur. Plusieurs fois, on s’est posé la question. Mais déjà, le fait de rester dans la vision de Lou aide beaucoup. Ce n’est pas une vision généraliste et globale.»

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Un des thèmes du film est la façon dont les gens traitent les sans-abri. Un sujet universel et d’une brûlante actualité qui est trop souvent négligé. «C’est un problème qui devient de plus en plus répandu, qui est extrêmement visible dans les grandes villes, se désole celle qui a récemment été sélectionnée aux Césars pour sa prestation dans L’exercice de l’État. Aujourd’hui, on ne les regarde quasiment plus. C’est une espèce de monde invisible, un univers parallèle.»

La façon qu’imagine la jeune héroïne de régler ce problème est d’inviter sa nouvelle amie à aller habiter sous son toit, auprès de sa famille (dont les parents sont défendus par Bernard Campan et Zabou Breitman elle-même). Une décision qui risque de se retourner contre elle. «Oui, ce n’est peut-être pas une bonne idée d’avoir fait ça, c’est naïf. Mais est-ce que c’est mieux de passer à côté de quelqu’un sans rien lui donner, même pas un regard? On ne peut pas vivre uniquement dans la peur, en se disant que ça ne va jamais aller, que ces gens ne vont jamais s’en sortir.»

No et moi
En salle dès vendredi

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