Dix citations illustrant bien l’année 2012

MONTRÉAL – Le tintamarre des casseroles, s’il se transposait en mots, mériterait de se retrouver dans la liste des citations illustrant le mieux l’année 2012. Pendant des mois, le discours politique au Québec a eu droit à cette trame musicale inusitée. L’année 2012 a fortement été teintée par les événements liés à la bataille des droits de scolarité, mais bien d’autres sujets ont déclenché des débats, suscité la curiosité, soulevé les passions.

Voici 10 citations retenues par La Presse Canadienne qui illustrent bien les hauts — et les bas — de 2012.

«Moi, je dis toujours: dans le fond, il faudrait que chaque assassin (ait) le droit à sa corde dans sa cellule. Il décidera de sa vie.» — Le sénateur Pierre Hugues Boisvenu, en février 2012

«Le Salon du Plan Nord que nous allons ouvrir aujourd’hui, qui est déjà très populaire — les gens courent de partout pour entrer — est une occasion, notamment pour les chercheurs d’emplois. Alors, à ceux qui frappaient à notre porte ce matin, on pourra leur offrir un emploi, dans le Nord autant que possible.» — Le premier ministre Jean Charest, en avril 2012, faisant référence à la manifestation violente qui avait alors lieu à l’extérieur du palais des congrès de Montréal

«La loi spéciale, on s’en câlisse!» — Des milliers de Québécois, scandant le slogan sur le même air lors des manifestations printanières quotidiennes contre la hausse des droits de scolarité — et le gouvernement Charest en général

«Je mérite une prime pour tout ça.» — Kelly, la femme qui a nettoyé l’appartement où Jun Lin avait été démembré par Luka Rocco Magnotta en mai 2012

«Ce qui me choque, ce matin, c’est de voir que nous, les mous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter, comment respecter notre culture par une personne qui arrive d’Algérie, et on n’est même pas capable de prononcer son nom.» — Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, en entrevue au 98,5, commentant des déclarations de la candidate péquiste Djemila Benhabib

«Il est arrivé un petit incident malheureux, alors, en quittant tranquillement, je crois que c’est ce qu’on peut faire de mieux. Moi, j’ai le goût de vous dire: allez-y tranquillement, pour pas que les gens soient bousculés. Et je veux vous dire du plus profond du cœur: merci d’être là avec moi ce soir.» — La première ministre élue Pauline Marois, dans son discours de la victoire le 5 septembre au Métropolis, qui ne savait pas encore que l’incident qui forçait l’évacuation de la salle était en fait un attentat qui a fait un mort

«Là, on a réussi à le menotter, mais là, pendant ce temps-là, toutes les rats qui étaient en haut dans… les gratteux de guitares, c’toute des ostie de carrés rouges, là, toutes des artistes astie de, de… en tous cas, des mangeux de marde, fait que là, y sont comme toute commencé à sortir de l’appartement, tsé.» — La policière du SPVM Stéphanie Trudeau, mieux connue par son matricule 728, en octobre, quelques instants après une intervention musclée

«Le plus simple que j’ai trouvé: j’ai commencé à aller au casino pour dépenser cet argent-là. C’était ma façon à moi de remettre cet argent-là dans les coffres de l’État. C’était ma façon à moi de payer un genre d’impôt.» — L’ingénieur Gilles Surprenant, retraité de la Ville de Montréal, lors de son témoignage devant la Commission Charbonneau, qui a admis avoir touché 600 000 $ en argent comptant de la part d’entrepreneurs en construction

«Vous avez fait des travaux en céramique à Montréal? On aimerait ça que tu viennes pus icitte faire des travaux. Parce que la prochaine fois, tu partiras pas d’icitte, okay? T’as été averti, c’est fini, okay? Merci bonjour.» — La menace téléphonique anonyme reçue par l’entrepreneur de Québec Martin Carrier, de Céramiques Lindo, dont l’enregistrement a été entendu en novembre à la Commission Charbonneau

«Le registre des armes d’épaule tel qu’il était fut un échec, et je n’ai pas l’intention de le ressusciter.» — Le candidat au leadership du Parti libéral du Canada Justin Trudeau, en novembre