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Gérald Tremblay connaissait les pratiques douteuses de son parti, selon un témoin

Martin Dumont, ancien organisateur politique d’Union Montréal, a confirmé que le maire Gérald Tremblay était au courant de pratiques douteuses en matière de financement, en 2004.

En décembre 2004, M. Dumont a organisé l’élection partielle de deux conseillers de l’arrondissement de Saint-Laurent alors que Bernard Trépanier s’occupait du financement. Les deux conseillers d’Union Montréal précédents avaient été reconnus coupables de fraude.

Deux semaines avant l’élection, M. Dumont s’est entretenu avec le maire Tremblay et l’agent officiel du parti, Marc Deschamps. M. Dumont a souligné avoir «pété sa coche», car il n’était pas tenu au courant des dépenses électorales et si le budget de 46 000 $ était respecté.

M. Deschamp aurait informé M. Dumont qu’il existait un budget officiel de 43 000$ et un autre officieux de 90 000$. À ce moment, Gérald Tremblay se serait levé et aurait quitté la pièce, déclarant : «Moi, j’ai pas à savoir ça». Union Montréal a gagné ses élections.

La commission a cherché à savoir pourquoi le témoin n’a jamais alerté quelqu’un. «Qui m’aurait cru?», a répondu l’homme ajoutant que deux élus avaient été reconnus coupables de fraude et qu’ils venaient d’être remplacés par une fraude encore plus importante.

M. Dumont a souligné que les entrepreneurs, mais également les représentants des firmes d’ingénierie étaient des habitués des activités de financement du parti et des visiteurs assidus de la permanence du parti.

Menacé de mort
En 2006, M. Dumont a été recruté comme chef de cabinet du maire Cosmo Maciocia de l’arrondissement Pointe-aux-Trembles-Rivière-des-Prairies. En juin 2007, il a remarqué des irrégularités dans un des sommaires décisionnels pour un contrat accordé à Mivela Construction.

Cette entreprise appartient à Nic Milioto, un homme proche de la mafia. M. Dumont a reçu la visite de M. Milioto, qui lui aurait dit : «Les fondations de mes trottoirs sont épaisses et profondes. Faudrait pas que tu te retrouves dans mes fondations.» En relatant cet épisode M. Dumont avait les yeux humides et le visage rougi. Il a eu du mal à poursuivre.

Martin Dumont a quitté ses fonctions quelques mois plus tard, en octobre 2007.

Réactions
«La société dans laquelle je veux vivre, c’est une société qui prend le recul nécessaire avant de répondre aux allégations. Alors, ne me posez plus de questions sur ce sujet, je ne répondrais pas pour l’instant… Laissez-moi plutôt travailler à la réussite de Montréal», a déclaré Gérald Tremblay, en réponse aux questions des journalistes sur les allégations faites par Martin Dumont.

«Gérald Tremblay était au courant, il ne peut pas jouer à Ponce Pilate», a rétorqué Louise Harel, chef de l’Opposition officielle.

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