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À un clic de son député

Photo: Capture / TC Media

Les élus provinciaux et fédéraux ne sont pas en reste quand il s’agit d’utiliser Facebook et Twitter pour être en contact avec leurs électeurs et communiquer au public leurs opinions et point de vue. Christine Saint-Pierre, députée provinciale de l’Acadie, considère que les médias sociaux sont une façon moderne de communiquer, Marie Mourani réfléchit à s’inscrire sur Twitter et Stéphane Dion est le champion toute catégorie du coin.

«C’est un contact très direct avec la population», observe Mme Saint-Pierre. Elle alimente seule ses comptes et elle y tient. «Sur Twitter, je suis l’auteur à 100 % de mes messages. Sur mon compte Facebook également. J’utilise moins ma page cependant. Mes collaborateurs dans le comté mettent parfois des photos», reconnaît-elle

Les médias sociaux ont également changé la manière de faire de la politique de cette ancienne journaliste, députée sans interruption depuis 2007. «Je peux livrer mon message sans le filtre journalistique, relève-t-elle. Je mets en ligne aussi des communiqués préparés par mon ministère. J’envoie également des articles qui m’intéressent. C’est un échange plus direct, plus convivial. Il faut évidemment s’imposer une rigueur, éviter d’entrer en guerre verbale ou d’argumenter.» Si elle ne censure pas le débat, elle bloque systématiquement les gens qui l’insultent. La vie privée a une place minime sur les comptes de Mme Saint-Pierre.

Mais, les médias sociaux offrent une accessibilité à l’élu. «Les citoyens peuvent entrer en contact direct avec moi et je renvoie aux conseillers politiques pour évaluer la pertinence des demandes de rencontres. C’est un virage essentiel, que ce soit en campagne électorale ou pour la vie professionnelle. C’est clair que cela donne une longueur d’avance.» Pour l’élu qui souhaite se lancer dans le monde des médias sociaux, Mme Saint-Pierre souligne qu’il faut être alerte. «Il faut s’imposer une étiquette, ne pas entrer en débat, bloquer les indésirables et surtout ne pas faire de message tard le soir.»

Un excellent outil de communication
Marie Montpetit, députée provinciale de Crémazie, use modestement des médias sociaux. Elle considère pourtant que ce sont des outils formidables de communication. Si Facebook et Twitter sont pour elle une fenêtre sur le travail des élus c’est également un moyen de les interpeller directement. «J’alimente moi-même mes comptes, mentionne-t-elle. La totalité des publications sont faites par moi.» Si tous les commentaires sont les bienvenus, cela doit être fait dans le respect.

Marie Montpetit, députée provinciale de Crémazie, n'hésite pas à faire la promotion de sa circonscription sur Twitter.
Marie Montpetit, députée provinciale de Crémazie, n’hésite pas à faire la promotion de sa circonscription sur Twitter. Capture / TC Media.

«Je m’en tiens généralement aux informations qui ont un lien avec mon rôle de députée», précise-t-elle quant au contenu. Sur le plan politique Mme Montpetit est convaincue que tout le monde, tant l’élu que le citoyen, tirent profit de l’utilisation des médias sociaux. «Ça diminue le cynisme général envers les élus puisque les citoyens peuvent davantage voir tout le travail que nous faisons au quotidien», note-t-elle.

Pour elle, les médias sociaux permettent une plus grande visibilité, «qui n’enlèvent rien aux autres canaux de communication habituels». «Les médias sociaux sont une représentation de ce que nous sommes et doit donc demeurer la plus représentative possible», conseille-t-elle à la personnalité politique qui s’apprête à s’inscrire.

Mourani préfère Facebook
Maria Mourani n’a pas de compte Twitter. «Je trouve que 140 caractères ne sont pas suffisants pour exposer une idée clairement et entretenir un discussion en profondeur», avoue la députée fédérale d’Ahuntsic. Toutefois, elle indique qu’elle réfléchit à ouvrir un compte pour gazouiller. «Je pense que  Twitter est plus un fan club ou un moyen de communiquer avec les journalistes.»

Alors qu'elle sera bientôt en campagne électorale, Maria Mourani réfléchit à ouvrir un compte officiel Twitter. Capture / TC Media
Alors qu’elle sera bientôt en campagne électorale, Maria Mourani réfléchit à ouvrir un compte officiel Twitter. Capture / TC Media

Sa page officielle sur Facebook a été créée il y a un peu plus de deux ans en convertissant son ancien profil de députée. «Je publie moi-même mes statuts et photos, confie-t-elle. Je fais beaucoup de modération.» Elle élimine systématiquement les commentaires insultants, haineux ou racistes. «Je supprime également les gens qui tiennent ce genre de propos.»

Elle assure avoir reçu quelques déclarations déplaisantes notamment lorsqu’elle a quitté le Bloc québécois. «On me disait « retourne dans ton pays ».» Elle est aussi tombée parfois sur des propos islamophobes. Sa vie privée est totalement exclue de sa page Facebook officielle. «Quand je suis entrée en politique, je suis entrée seule et il n’y a pas de raisons que ma famille en paye le prix», argue-t-elle. Sa page Facebook est un moyen de contact avec les citoyens de son comté mais aussi avec le large public ailleurs au pays. «Les citoyens d’Ahuntsic préfèrent le courriel, le téléphone ou le contact direct», observe-t-elle.

Si un politicien s’apprête à créer des comptes, elle lui conseille de: «bien réfléchir avant de Twitter, plaisante-t-elle. On s’expose beaucoup avec les médias sociaux et il est très important de savoir ce qu’on y met.»

Dion, le champion des médias sociaux
Le député fédéral de Saint-Laurent-Cartierville, Stéphane Dion, a tellement d’amis sur Facebook, qu’il se demande pourquoi il n’a «pas encore réussi à devenir premier ministre». Fort d’une expérience de 20 ans en politique, M. Dion est catégorique, «il faut utiliser les médias sociaux. Ils sont maintenant devenus un outil de communication essentiel».

Avec près de 18 000 abonnés, tous comptes confondus, le député libéral alimente ses réseaux de deux à dix fois par jour et ce, toujours dans les deux langues. Pour lui, les médias sociaux servent «à sonder l’opinion du citoyen rapidement.» Toutefois, il entretient des relations strictement professionnelles avec les internautes.

«Je sens bien que le public attend de moi des réflexions et non pas des commentaires improvisés à propos de tout et de rien, explique-t-il. Il ne faut pas se laisser accaparer par les réseaux. Il faut se garder du temps pour la réflexion approfondie».

(En collaboration avec Vanessa Limoges)

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