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Site Le Ber: fouilles archéologiques de 700 000$

Photo: Gracieuseté

Les fouilles d’un site historique trouvé sur le chantier du nouveau pont Champlain ont coûtées environ 700 000$ sur le budget total de construction de 4,2 G$, avant qu’il ne soit enfoui à la fin de 2014.

Étant donné que des artéfacts autochtones, notamment des pointes de flèches, ont été retrouvés sur le site, environ 40 000$ a été remis au Conseil de bande des Mohawks de Kahnawake. Cette somme a servi à engager des techniciens pour effectuer les fouilles et mettre à jour le rapport archéologique du site. En tout et partout, c’est environ 100 000$ qui leur a été remis depuis 2012.

«On ne peut pas nier la présence autochtone. Ils ont été compensés financièrement et des autochtones ont été engagés sur le site en plus de leur permettre d’embaucher  un consultant eux-mêmes», explique le directeur du nouveau Pont Champlain pour Infrastructure Canada, Vincent Jarry.

Les fouilles, qui ont duré trois mois, se sont terminées en novembre 2014. Une vingtaine d’ouvriers a été nécessaire aux travaux.

Site endommagé
Malgré les demandes du groupe citoyen Patrimoine naturel et urbain de Montréal (PNUM) ainsi que des organismes la Société historique du Canada (SHC) et l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF), le ministère de la Culture et des Communications a refusé de classer le site comme patrimonial.

«Tous les sites historiques ont une importance, mais c’est un site qui était déjà largement endommagé avant qu’on arrive. On a découvert trois stationnements en creusant, on n’était pas les premiers à passer par là», indique M. Jarry.

En plus des dommages lors de la construction du premier pont Champlain, la faible valeur a contribué à la prise de décision du gouvernement.

«C’est absolument faux. C’est un des sites les plus précieux en Amérique du Nord, il montre les débuts de la colonie, c’est un trésor», déplore le porte-parole de PNUM, Alain Bossé. Le collectif compte continuer son combat, tandis que les sociétés historiques ont plutôt pris acte de la décision ministérielle.

Histoire  préservée
Jacques Le Ber a acquis un domaine agricole en 1664 sur L’Île-des-Sœurs alors appelée l’Île Saint-Paul, d’où il effectuait la traite de la fourrure. Il a été anobli 30 ans plus tard, étant devenu l’un des hommes d’affaires les plus riches et influents de la colonie. Le site actuel comprend les fondations de sa ferme.

M. Jarry assure que toutes les données scientifiques du site ont été récupérées grâce à un arpentage en 3D et sont accessibles au public dans un rapport d’Infrastructure Canada. Les objets d’époque recueillis comme de la faïence du 17e siècle, sont présentement entreposés par la Ville de Montréal, à qui appartient le site.

Bien que les ouvriers aient installé une toile géotextile pour protéger les restes du site, celui-ci ne peut plus accessible.  «Il va y avoir une autoroute par-dessus le site. Soyons clairs, on aura plus accès à ces éléments [archéologiques] là lorsque le pont sera construit», précise M. Jarry.

Certains résidents de l’île avaient proposé des alternatives à l’enfouissement, comme l’ex-animateur Gilles Proulx. «On aurait pu convaincre une entreprise de s’établir sur L’Île-des-Sœurs et la façade de celle-ci aurait pu être une reconstitution de l’auberge de Jacques Le Ber. Une plaque à l’entrée rappellerait l’histoire, alors que les commodités seraient à l’intérieur. Ça aurait fait un témoin visuel au moins.»

Consultez ici le rapport d’Infrastructure Canada à propos de la fouille archéologique.

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