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Le bar Muzique conserve son permis d’alcool

Photo: FELIX O.J. FOURNIER/Métro

Après treize heures de délibération, les régisseurs de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ), ont rejeté la demande de suspension de permis du Muzique audio bar, suite à la tentative de meurtre survenue lundi devant l’établissement.

Toutefois, les propriétaires devront, entre autres, éliminer la musique hip-hop de leur établissement et augmenter le nombre de gardiens de sécurité.

Les juges ont rendu cette décision évoquant la jurisprudence sur des cas similaires. Le bar s’engage également à fermer les dimanches 1er et 8 mai. Ces journées étaient problématiques concernant le crime organisé.

L’audience d’urgence avait été réclamée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), suite à une tentative de meurtre, survenue lundi, sur le boulevard Saint-Laurent, devant l’établissement licencié.

Les policiers craignent des représailles du crime organisé suite à cet événement.

«On est très content de la décision rendue. Ça n’arrivera plus devant chez nous», s’est exclamé le président du Muzique, Michaël Bourgeois, visiblement soulagé de la décision de la cour.

Les procureurs de la couronne Me Christelle Arianne Prince et Me Stéphane Cossette ont plaidé que de par son type d’exploitation, le bar attirait une clientèle peu recommandable, notamment par la présence d’une section hip-hop.

L’agent de l’escouade Éclipse du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sébastien Gadoury, a témoigné que de nombreux membres du crime organisé de toutes allégeances ont été aperçus dans la boite de nuit, lors des deux dernières années.

Les policiers ont notamment vu à cinq reprises Jean-Philippe Célestin, le chef du K crew, un gang de rue qui contrôlaient le trafic des stupéfiants sur Saint-Laurent. Ce dernier est aujourd’hui derrière les barreaux.

«Un de nos patrouilleurs a constaté que Célestin était suivi par un agent de sécurité du bar. Ce dernier tassait les gens sur son passage et l’aidait à ne pas tomber», raconte M. Gadoury.

Tant la Couronne que la défense ont reconnu que les propriétaires actuels du Muzique n’étaient pas lié au crime organisé et n’ont aucun antécédent judiciaire.

Pas d’outils
L’avocat de la défense, Me Sébastien Sénéchal, croit que ses clients ont été victimes d’acharnement.

«On veut la peau de l’établissement. On a essayé de faire rapidement le procès de mes clients. Si ça s’était pas passé là, ce serait passé ailleurs», a affirmé Me Sénéchal.

Les propriétaires se sont aussi engagés à changer le type de musique.

«On va refuser tous les gens qui étaient dans la vidéo du 25 avril», a indiqué le propriétaire du bar.

Une machine pour enregistrer les pièces d’identité et prendre une photo pour s’assurer que c’est la même personne, Patron scan, sera installée. Ce type d’appareil se voit dans les établissements licenciés dans l’Ouest du pays. Ils pourront ainsi entrer la liste des individus criminalisés de la liste fournie par la police.

«On pense que ça aura un effet dissuasif, car les gens du crime organisé ne veulent pas être fichés. Ça semble fonctionner dans d’autres provinces, comme en Colombie-Britannique et en Alberta», a ajouté le propriétaire de l’établissement.

Il  s’engage à ajouter trois portiers pour faire la patrouille sur la rue Roy Est à l’arrière du bar.

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