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Un refuge pour animaux maltraités crie à l’aide

Photo: Romain Schué

Endetté de plus de 20 000 $, un propriétaire d’animalerie qui héberge des animaux abandonnés et maltraités craint de devoir fermer boutique après avoir demandé, en vain, de multiples subventions. Il envisage même une grève de la faim pour attirer l’attention sur le sort des bêtes.

Une vingtaine de chats et quatre chiens, dont la plupart ont été victimes de cruauté, peuplent en ce moment l’animalerie «Chez Guill et Lumy», ouverte en 2008 à Montréal-Nord. En près de huit ans, son propriétaire, Guillaume Onsow, estime avoir sauvé plus d’une soixantaine d’animaux d’un sort cruel. Certains ont ensuite été adoptés, d’autres sont morts. Mais la plupart vivent toujours sous son toit, à ses frais.

«Je ne suis pas un gars d’affaires, je n’arrive pas à faire fructifier mon investissement», raconte celui qui, pour assurer ses besoins, travaille dès l’aube dans un centre d’achat avant de se rendre à son commerce en milieu de matinée.

«J’ai tenté la pension, la vente de produits, le soin, mais j’accumule les dettes. Je n’ai plus de porte de sortie, je vais certainement faire faillite. Sans subventions et malgré toutes mes hypothèques, je ne pourrais plus payer la nourriture de mes bêtes.»

«Je ne les ai pas sauvés pour les remettre dehors»
Les yeux humides, Guillaume Onsow tend une main pleine de croquettes à ses animaux.

«Je ne les ai pas sauvés de la cruauté pour les remettre dehors. C’est ma famille. Si je ne trouve pas de solutions, si l’on ne répond pas à mes demandes de subvention auprès des élus, que pourrais-je faire d’autre ? Si je dois arriver à une grève de la faim, je le ferais», promet-il.

L’échec, il ne veut l’imaginer. «Ça fait 8 ans que je leur donne toute mon énergie et je veux continuer de m’occuper d’eux. Si je ne trouve pas de fonds, je devrais les laisser à la SPCA. Mais ces animaux ne pourront pas être tous adoptés, ils sont craintifs. Aujourd’hui, je les sens enfin heureux. Je refuse qu’ils soient euthanasiés.»

15 000
Le nombre d’animaux, principalement des chats, chiens et lapins, abandonnés chaque année à Montréal selon la SPCA. Un chiffre stable «mais trop important» depuis plusieurs années.

Des animaux handicapés l’ont sauvé d’une hépatite C
Souffrant d’une hépatite C pendant 15 ans, M. Onsow a trouvé refuge dans les animaux pour retrouver la vie.

«Durant ma maladie, je m’occupais d’oiseaux handicapés. Je voulais leur donner une chance de survie et j’ai confectionné des cages et boîtes adaptées pour leur apprendre à voler.»

Sous la forme de bénévolat, il prend ensuite soin de chiens ou de chats abandonnés avant de lancer son commerce. Une révélation. «J’ai rencontré des animaux qui subissaient tellement de cruauté. Quitte à mourir, autant qu’ils puissent bénéficier, avant, d’un peu d’amour», clame-t-il avant de détailler, assis sur le divan de son salon, les histoires de ses «bébés».

Son rêve: un sanctuaire pour animaux domestiques
Animaux battus par leurs maîtres, chien enfermé dans une cage afin de le rendre agressif pour de futurs combats de chiens, petits abandonnés dans une boîte le jour de la canicule aoûtienne, chats maigrelets, laissés dans des centres d’achat, des toilettes ou des parking: ces souvenirs hantent toujours la mémoire de M. Onsow.

«J’ai même recueilli une chatte, battue, car ses poils tombaient sans cesse sur la cuisine d’une dame. L’animal avait si peur des êtres humains qu’elle s’est cachée pendant des semaines. À ses yeux, nous sommes des prédateurs», déplore-t-il.

Son rêve ? Ouvrir un sanctuaire pour animaux domestiques. «Je souhaite leur offrir une meilleure espérance de vie et à travers ce lieu, je pourrais les faire adopter et éduquer, également, leurs futurs maîtres. Les enfants pourraient venir plusieurs fois par semaine voir leur animal, le découvrir et s’adapter à lui.»

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