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30 ans de hockey extérieur

Photo: Denis Germain/TC Media

Trois fois par semaine, une vingtaine d’enfants se réunissent sur la glace du parc Eugène-Dostie de L’Île-Bizard pour une partie amicale. Voilà ce qu’offre aux joueurs de 5 à 13 ans depuis maintenant 30 ans la Ligue de hockey du bon vieux temps.

Le but est d’enseigner comment jouer ensemble de manière respectueuse. Les équipes sont à forces égales. La première ligne est composée de patineurs plus lents alors que la seconde comporte les plus rapides. Chaque ligne joue cinq minutes consécutives. Les parties durent une heure ou plus, selon la température.

La présence aux matches n’est pas obligatoire et il n’y a pas de séances de pratiques.

«On ne tient jamais compte du pointage. Toutes les parties se terminent 7-7, plaisante le fondateur et coadministrateur de la ligue, Ken «Thunder» Acton. On sait ce qui se passe dans le hockey intérieur où des parents crient et poussent leurs jeunes à performer. Nous, on n’accepte pas ça. Si un parent ne veut pas nous écouter, j’arrête la partie».

Débuts
Entraîneur de football à L’Île-Bizard, Acton voyait à l’époque de nombreux joueurs se voir refuser l’inscription au hockey mineur parce que les saisons de football et de hockey se chevauchaient.

Dès sa création, certains joueurs qui utilisaient déjà la patinoire du parc Eugène-Dostie se sont joints à la ligue.
«Dans les années 1980, pour jouer à l’intérieur, les enfants allaient à Pierrefonds. Avant l’arrivée de l’aréna et de l’Association de hockey mineur à L’Île-Bizard en 1995, j’ai eu beaucoup d’enfants parce qu’il n’y avait pas d’autre hockey organisé ici. Et la plupart de mes joueurs n’avaient pas d’argent pour jouer dans les arénas», se rappelle Acton.

La ligue a atteint un sommet de 130 joueurs en 1991-92. Le nombre de membres a décliné par la suite. Au cours des cinq dernières années, la ligue a attiré une moyenne de 50 joueurs par année.

Vincent Lecavalier
Si aujourd’hui, les joueurs revêtent presque tous un maillot du Lightning de Tampa Bay à l’endos duquel on peut lire «Vincent», c’est grâce à un don effectué en 2010 par l’ex-joueur professionnel Vincent Lecavalier.

Il a évolué au parc Eugène-Dostie au tournant des années 1990. La Ligue de hockey du bon vieux temps, réservée aux joueurs qui ne pouvaient ou ne voulaient pas jouer au hockey mineur en aréna, a fait une exception.

«Vincent m’a supplié de lui donner la chance de jouer avec ses amis, explique Acton. Je l’ai laissé faire à une condition: qu’il ne marque pas de buts. Il était obligé de passer la rondelle. Aujourd’hui, quand un jeune marque trois buts, le règlement de Vincent s’applique. Il ne peut plus marquer de buts. Il doit passer la rondelle».

Créée en 1986, la ligue a connu un hiatus d’un an au tournant des années 2000, à la suite du décès de la femme de Ken Acton. Si ses années d’implication lui ont laissé de beaux souvenirs, il en est de même pour de nombreux jeunes de L’Île-Bizard.

«J’ai maintenant les enfants de mes anciens joueurs qui viennent dans la ligue. Des fois, je rencontre des gars qui ont environ 35 ans que je ne reconnais pas. Ils me disent « eille coach Ken, tu ne te souviens pas de moi ? »», raconte-t-il.

«Thunder»
Âgé de 75 ans, Acton entend continuer de s’impliquer dans la Ligue du bon vieux temps aussi longtemps qu’il le pourra.

«Il y a maintenant des enfants des premiers membres de la ligue qui jouent. Quand les petits-enfants vont se montrer le bout du nez, ce sera tout pour moi», rigole Acton. J’ai la santé pour et j’ai quelqu’un qui m’aide, Éric Charest, il fait énormément de travail pour la ligue».

Après avoir travaillé 25 ans chez Air Canada, dont 21 comme contremaître, Acton a pris sa retraite il y a 26 ans. Il a depuis occupé des emplois qu’il aime.

En plus de s’impliquer dans le football et le hockey pour les jeunes, il a été vendeur de motos, journaliste pour Cités Nouvelles et le magazine Canadian Biker. C’est d’ailleurs lors d’une assignation pour Canadian Biker qu’il a obtenu son surnom.

«Ils m’ont envoyé à Sherbrooke pour une convention des Hells Angels. Une fois sur place, ma femme est allée voir un gars qui s’appelait « Sky ». Quand il est arrivé à côté de moi, il a demandé « c’est qui ça » ? Elle a répondu, « c’est Thunder ». Quand j’ai envoyé l’histoire au magazine, j’ai dit au rédacteur de signer tous mes articles avec ce surnom dorénavant», se rappelle-t-il.

Grand amateur de moto, Acton dit encore rouler plus de 10 000 km par année.

Les matches de la ligue se déroulent les mercredis et vendredis de 19h à 20h et les dimanches de 11h à 12h30.

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