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Marie-Claude Beauchamp: animer la jeunesse

Photo: L'Express d'Outremont/Mont-Royal – Patrick Sicotte

Marie-Claude Beauchamp se consacre depuis 30 ans à la production de films à l’étranger. La présidente de CarpeDiem compte à son actif 300 heures de séries télé et de longs-métrages, dont plusieurs pour les enfants. Depuis peu, elle occupe le terrain de la distribution à l’échelle internationale. Toute cette présence un peu partout sur la planète lui vaut aujourd’hui une nomination aux Prix femmes d’affaires du Québec.

Dès son enfance, Marie-Claude Beauchamp était une leader. «Je suis un chef né. J’ai été cheftaine des Jeannettes, présidente d’école et de ma classe, se souvient l’entrepreneure. C’est en moi, je ne peux pas détricoter ça. Mais après, il faut savoir bien s’en servir.»

Jeune adulte, elle se tourne vers les arts en suivant des formations comme comédienne, en danse et en chant. Elle a démarré sa troupe de théâtre et a été gestionnaire de restaurants. À 27 ans, Mme Beauchamp a créé son entreprise de distribution et de production avant de délaisser ce projet pour être à la direction d’autres compagnies.

En 2004, elle a décidé de retourner à ses premiers amours en fondant CarpeDiem à Outremont. «Être patronne dans les boîtes des autres, un moment donné ça fait son temps», dit Mme Beauchamp.

Récemment, elle a mis sur pied Pink Parrot, une entité de distribution rattachée à CarpeDiem, qui a un pied terre en Europe.

Jeunesse

L’un des récents succès de son entreprise d’une dizaine d’employés, implantée sur l’avenue Hutchison, est l’adaptation du classique québécois La guerre des tuques< en 3D stéréoscopique. Le long-métrage d’animation a été exporté dans 120 pays.

«Le film et l’animation ont été de qualité. Dans le dossier musical, on est allé très, très loin. On est allé chercher des grandes vedettes, on a eu Céline Dion, Marie-Mai», soutient Mme Beauchamp pour expliquer sa popularité.

La sélection au festival de Sundance ainsi que le développement d’une marque avec la mise en marché de produits dérivés et une entente avec un grand commanditaire à créer un sentiment d’appartenance et donner de la visibilité au projet, ajoute l’entrepreneure.

En plus d’avoir récemment lancé une série télé rattachée au film, sa boîte prépare en collaboration avec les studios Singing frog une suite intitulée La course des tuques, dont la sortie est prévue en décembre.

La production jeunesse occupe en grande partie le travail de Mme Beauchamp. Un créneau qui a déjà été reconnu comme étant là où les femmes devaient faire leurs classes dans le milieu, souligne-t-elle.

«Je n’ai jamais senti que la jeunesse était un sous-produit et que je faisais mes classes. Pour moi, c’était aussi important faire des émissions jeunesse que du prime time. J’étais dans le bon environnement, c’était le public auquel je voulais m’adresser», affirme la femme d’affaires.

Positionnement

Selon Marie-Claude Beauchamp, les films d’animation pour enfants représentent un marché intéressant alors que les sorties familiales au cinéma restent populaires.

Si le Québec compte sur de nombreux artistes, studios et producteurs, l’industrie manque toutefois d’argent pour se développer. «Les productions coûtent plus cher que de la fiction. C’est une question de quantité de main-d’œuvre et de temps, ça prend deux ans pour réaliser un projet», explique la dirigeante.

Celle-ci mentionne que les artisans d’ici doivent affronter une concurrence venue d’ailleurs financée par le gouvernement québécois. Mme Beauchamp croit qu’il est temps de réclamer plus de sous aux partis politiques afin d’augmenter le nombre de productions d’animation annuelles qui s’élève actuellement à une dans la province.

La remise des Prix femmes d’affaires du Québec aura lieu le 7 novembre. Marie-Claude Beauchamp est finaliste dans la catégorie «entrepreneure active à l’international».

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