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Georges Leroux persiste et signe

Joanny-Furtin Michel - TC Media
Professeur émérite au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Georges Leroux a l’insigne honneur de recevoir cette année un Prix littéraire du Gouverneur général, pour son essai sur le compositeur Schubert intitulé Wanderer : essai sur le Voyage d’hiver, de Franz Schubert.

En littérature, un essai est une œuvre de réflexion débattant d’un sujet donné selon le point de vue de l’auteur. Contrairement à l’étude, l’essai peut être polémique ou partisan. C’est un genre littéraire qui se prête bien à la réflexion philosophique,

«Dans un essai, il n’y a pas d’appareil scientifique. L’écrivain se risque à la confrontation; on prend parole. Et position!», explique Georges Leroux entre deux séances de signatures au Salon du livre.

«Avec celui-ci, je propose l’accompagnement d’une œuvre musicale selon une interprétation risquée. Dans la dernière année de sa vie, Schubert souffrant (il meurt à 31 ans), compose Le voyage d’hiver. Or, trop d’interprètes depuis voient et jouent cette œuvre comme s’il était mourant lui-même. Mon essai propose une autre analyse de cette composition, comme une invitation à la vie!»

«Schubert connait sa fin et compose avec une énergie créative paradoxale », relève l’écrivain outremontais. « »Je vais vous monter un cycle effrayant de tristesse », semble dire Schubert et pourtant, entre sa correspondance, de très belles lettres à ses amis entre autres, et sa création, jamais le compositeur n’abandonne ni ne baisse les bras.»

«Comment un mourant pourrait-il composer le Voyage d’hiver, mais aussi ses deux dernières sonates et le Quintette en do ? Où a-t-il trouvé les réserves pour écrire ces pages parmi les plus magnifiques du répertoire romantique ? J’affirme avec ce livre qu’il faut absolument réécouter ses œuvres avec cette vision ouverte sur la vie qu’a portée sans compromis Franz Schubert tout au long de sa courte existence.»

Le commentaire du jury

«Près d’un an après la mort de Beethoven, Schubert, gagné par une affection secrète, envisage sa propre disparition. Le voyage d’hiver est le prétexte d’un beau requiem blanc que nous offre Georges Leroux dans un objet-livre d’une écriture parfaitement juste. Abordant la souffrance humaine en philosophe, convoquant la poésie et la photographie, l’auteur nous offre une somptueuse méditation sur l’existence.»

Par la même occasion lors de cette remise des prix littéraires, le Conseil des Arts du Canada célébrait cette année les 75 ans des Prix littéraires du Gouverneur général, le 15 novembre dernier, au Enwave Theatre, à Toronto.

Quelques points de repère

Georges Leroux a enseigné l’histoire de la pensée grecque de 1969 à 2006 à l’UQÀM. Connu internationalement comme helléniste et traducteur de Platon et de Plotin, il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la philosophie ancienne, le platonisme et l’histoire des religions, et certains de ses ouvrages ont été traduits en anglais et en japonais.

Il a également publié des études sur l’art et la musique, dont l’essai Partita pour Glenn Gould : musique et forme de vie (2007), qui lui a valu plusieurs prix et dont la traduction anglaise de Donald Winkler remporte aussi un prix du Gouverneur général cette année dans la catégorie Traduction.

Parallèlement à ces activités, il collabore à plusieurs revues et journaux, notamment à la revue Spirale, qu’il a dirigée pendant plusieurs années, et au journal Le Devoir. Membre de la Société royale du Canada, Georges Leroux a été professeur invité dans plusieurs universités européennes et américaines. Il vit à Montréal, sa ville natale.

Wanderer : essai sur le «Voyage d’hiver» de Franz Schubert

Georges Leroux | Essais (Éditions Nota bene)

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