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Arsenic dans l’air: l’usine CCR dotée d’un nouveau dépoussiéreur

L’installation et la mise en fonction du nouveau dépoussiéreur se sont déroulées sans incident. À l’arrière l’ancien dépoussiéreur, plus petit, qui n’est plus actif. Photo: Amélie Gamache

L’affinerie CCR, visée en septembre par un rapport fort médiatisé concernant ses émanations d’arsenic dans l’air de Montréal-Est, s’est équipée d’un dépoussiéreur, deux fois plus puissant que l’ancien. Un ajout qui devrait permettre de corriger la situation, selon les dirigeants de l’entreprise.

Le nouvel équipement a été mis en marche le mercredi 28 novembre, permettant ainsi à l’entreprise de respecter l’échéancier qu’elle avait assuré suivre après le dévoilement du rapport de la Direction régionale de la santé publique (DRSP) dans lequel on apprenait que le taux d’arsenic dans l’air de certains secteurs entourant l’usine montréalestoise était deux fois plus élevé que ne le prescrivait les directives gouvernementales.

Le directeur général de l’usine, Bob Leclair, assure que les normes de la Communauté métropolitaine de Montréal seront dorénavant respectées grâce à cet investissement totalisant 21 M$.

« Dans ce montant, j’inclus 2 M$ pour un mini-dépoussiéreur pilote, que l’on a opéré pendant la dernière année, explique M. Leclair. On a travaillé fort pour tester plusieurs options et choisir la meilleure technologie possible. »

Le dépoussiéreur choisi filtre 254 000 mètres cube d’air par heure, grâce à ses 4480 sacs filtrants faits en fibre de verre. Selon les résultats des tests d’échantillonnage faits par l’entreprise, ce sont ainsi 99% des particules fines présentes dans l’air qui sont retirées lors du processus.

Conformément aux recommandations de la DRSP, l’entreprise a également procédé à l’installation de nouvelles stations de mesure des concentrations de métaux.

Les deux qui étaient situées sur le toit du Centre récréatif Édouard-Rivet, retirées en juin 2016 en raison de la réfection du bâtiment, ont été remises en place. Le terrain de Chimie ParaChem, près de l’intersection des rues Montréal-Est et Sainte-Catherine, a également été doté d’une nouvelle station d’échantillonnage à la mi-novembre.

« Nous sommes en discussion pour en installer une quatrième dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, ajoute le dirigeant de CCR. Nous attendons la confirmation pour l’endroit exact, la décision pourrait être prise dès lundi [NDLR: le 3 décembre]. »

Le vrai bilan aura lieu dans un an, puisqu’il faut attendre un cycle complet pour avoir des données étalées sur toutes les saisons et obtenir des concentrations moyennes annuelles.

Des intervenants satisfaits.
Le maire de Montréal-Est, Robert Coutu, qui avait déploré avoir été tenu dans l’ignorance quant à l’existence même du rapport de la DRSP, assure aujourd’hui avoir une « excellente » collaboration, autant avec CCR qu’avec l’Association industrielle de l’Est de Montréal et les administrations montréalaise et québécoise.

« On a tous appris, admet-il. Je suis heureux de voir que l’ajout du dépoussiéreur a été fait, et pas seulement promis. Évidemment, je vais assurer un suivi strict, et je m’attends à ce qu’on respecte les normes. »

La DRSP affirme également avoir une collaboration satisfaisante des dirigeant de l’entreprise, et  accueille favorablement, mais prudemment, les initiatives de l’affinerie.

« Les recommandations que nous avions émises sont suivies, et les choses suivent leurs cours, affirme la toxicologue Karine Price, l’une des auteures du rapport.  Nous recevons les données des stations d’échantillonnage, et faisons un suivi périodique. »

Comme l’organisme se base sur des normes annuelles, un bilan plus complet sera effectué à la suite d’une année de suivi. L’organisme pourrait demander de mettre en place de nouvelles mesures, si elle considère que l’efficacité n’est pas au rendez-vous et que les normes risquent de ne pas être respectées.

Rappelons que le rapport du DRSP stipulait bien que la population n’avait pas à s’inquiéter des concentrations d’arsenic « qui, bien qu’au-dessus des normes […] sont trop faibles pour que l’on puisse observer des effets sur la santé ».

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