Boscoville et le Nord
Tout a commencé quand la Régie régionale a demandé à Boscoville d’héberger plusieurs dizaines d’Inuits aux prises avec des troubles adaptatifs. La Régie manquait alors d’infrastructures pour les héberger elle-même. Le projet Ulluriaq est né de ce partenariat.
Un peu comme à Cité des Prairies, qui est situé tout prêt de Boscoville, les jeunes garçons et filles, au nombre de 16 à la fois, sont soumis à une discipline stricte pendant leur séjour. Durant la semaine, ils vont à l’école, font des activités en clinique de psychoéducation, font du sport et sortent parfois à l’extérieur pour participer à certaines activités culturelles.
« Le but ici, c’est de faire des programmations qu’on va pouvoir répliquer pour le Nord », dit Marc Sigouin, directeur du volet réadaptation à Boscoville.
Avec les Inuits, pour les Inuits
Ce partenariat est novateur parce qu’il vise à doter les intervenants inuits des meilleurs outils pour intervenir chez eux. Les spécialistes de Boscoville veulent, à terme, se retirer en transférant toutes leurs connaissances à ce dernier.
« On n’a pas une attitude de Blancs qui arrivent avec déjà un programme. [Au contraire], le modèle psychoéducatif nous aide vraiment à bâtir une programmation avec eux et pour eux », mentionne-t-il.
Les connaissances sont ainsi acquises grâce aux contacts établis entre les jeunes Inuits et les intervenants de l’organisme. Ces études de terrain sont aussi complétées par la littérature scientifique.
« Concrètement, il s’agit de tout prendre les recherches empiriques et de monter un programme sur les meilleures pratiques. »
Alors que la dernière cohorte d’adolescentes n’a pas encore quitté Rivière-des-Prairies, les travaux ont toujours cours au Nord pour leur construire un centre d’hébergement. Après leur départ, les intervenants de Boscoville continueront à aller au Nunavik pour évaluer la prestation de services et former les éducateurs inuits. En tout, ce partenariat durera de trois à cinq ans.