Meurtre de Gabrielle : sa mère veut déposer un projet de loi

Presque deux ans après le meurtre de sa fille Gabrielle dans un hôtel de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Marlène Dufresne, soutenue par la députée Carole Poirier, souhaite déposer un projet de loi qui interdirait la location de chambre aux mineurs. Elle compte en faire l’annonce officielle lors d’un rassemblement organisé vendredi 13 mai.

Comme une façon d’avancer, Marlène Dufresne, est déterminée à déposer ce projet de loi à l’Assemblée nationale. «On ne peut pas acheter d’alcool ni de cigarette quand on est mineur, pourquoi pourrait-on louer une chambre? », s’indigne-t-elle.

Si elle veut changer l’actuelle législation, c’est parce que sa fille s’est fait assassiner dans une chambre d’hôtel qu’elle avait louée à son insu. Aujourd’hui, l’ex-petit ami de Gabrielle est accusé du meurtre.

«Ma fille me disait toujours que c’était courant chez les jeunes», raconte Mme Dufresne. Tout en ayant conscience que ce n’est pas cette seule mesure «qui pourra changer le monde », elle sera satisfaite si cette loi «peut éviter ne serait-ce qu’un meurtre».

Dans sa démarche, elle est épaulée par Carole Poirier, députée du Parti québécois dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. «Avant de rédiger entièrement le projet de loi, il faut aussi évaluer s’il peut être compatible avec les droits de la personne», prévient-elle.

L’initiative est aussi soutenue par l’Association des familles de personnes disparues qui espère ainsi «sensibiliser les hôteliers».

Ève Paré, présidente directrice générale de l’association des hôtels du Grand Montréal affirme qu’il y a une «ouverture au dialogue avec les autorités compétentes lorsque le projet de loi sera déposé».

Du côté du ministère de la Condition féminine, on explique ne pas pouvoir commenter cette initiative, tant que le projet de loi n’a pas été transmis.

Mme Dufresne ferra l’annonce officielle de son projet vendredi prochain, lors d’un rassemblement qui aura lieu en la mémoire de sa fille. «Je ne le fais pas que pour moi, mais pour toutes ces jeunes filles et ces femmes qui sont victimes de violence. Ce rassemblement, c’est un vrai baume au cœur», explique-t-elle avec aplomb.

Elle se rendra à pied de Montréal à Québec pour déposer conjointement avec la députée Carole Poirier, le projet de loi à l’Assemblée nationale lorsqu’il sera écrit, normalement à l’été 2017.