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Une nouvelle école pour relancer les jeunes décrocheurs à Rosemont

Photo: Gracieuseté / GCSD

Groupe Conseil Saint-Denis va ouvrir la première école de milieu de l’arrondissement au mois de septembre. 18 jeunes pourront profiter d’un accompagnement social et éducatif gratuit dans le but de reprendre des études.

Le programme est issu d’un projet pilote qui a duré trois ans au sein de l’organisme Groupe Conseil Saint-Denis (GCSD), Carrefour Jeunesse Emploi (CJE) de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Il n’est néanmoins pas réservé qu’aux jeunes du quartier. Les seules conditions pour intégrer cette école de milieu sont d’avoir entre 18 et 35 ans et de ne pas avoir réussi à terminer ses études secondaires.

«Ce que l’on constate, c’est que ces jeunes ont quitté l’école, car ils ne trouvaient pas leur place et ils ne veulent pas y retourner, car ils ont vécu des échecs et ils ne se croient plus capables», explique Marie-Josée Dubois, directrice du GCSD.

Pendant trois ans, le projet Jeunes en action a proposé un accompagnement personnalisé pour chacun des participants, couplé à un apprentissage à distance pour les réorienter vers une formation qualifiante.

Des ateliers de gestion des conflits, d’interactions sociales, d’organisation et de travail d’équipe étaient aussi proposés. 80% des décrocheurs inscrits ont atteint leurs objectifs ce qui se traduit par 32 jeunes qui ont fait leur retour sur les bancs de l’école en DEP, DEC ou DES.

Cette nouvelle école de milieu va poursuivre la mission du projet pilote par un partenariat entre l’organisme rosemontois et le centre de ressource éducative et pédagogique (CREP) de la Commission scolaire de Montréal.

Dans le but d’en faire une structure mixte éducative et pédagogique, le CREP va fournir un professeur qui se chargera de l’enseignement scolaire et GCSD va engager un intervenant pour s’occuper de l’accompagnement social et le développement des projets personnels.

«L’idée est de respecter le rythme de chacun. Le programme sera en entrée continue, nous avons une limite de 18 places, mais ceux qui auront atteint leurs objectifs sortiront et de nouveaux jeunes pourront l’intégrer», détaille Sylvie Fournier, coordonnatrice des projets spéciaux du GCSD.

L’organisme tente d’obtenir des financements du ministère de l’Éducation pour les frais d’opération et d’autres aides pour le fonctionnement. Les cours auront lieu du lundi au vendredi à raison de 25 heures par semaine dans le bâtiment de GCSD sur la rue Beaubien.

«Le taux de décrochage s’est amélioré, mais un jeune sur cinq est encore concerné avec ce que cela implique sur la confiance en soi, le chômage, le revenu, l’implication citoyenne, la santé et l’espérance de vie. C’est une priorité et on va tout faire pour aller vers la réussite», assure Marie-Josée Dubois.

Des séances d’informations sur cette nouvelle école de milieu sont proposées par GCSD tous les quinze jours durant l’été. Elles auront lieu le 28 juin, les 12 et 26 juillet et les 9 et 23 août.

«Ils ont changé ma vie à jamais»
Une quarantaine de jeunes décrocheurs ont suivi le projet pilote Jeunes en action. Parmi eux, Alex Kaïla Penzes a réussi à se réorienter vers un DEP de peintre en bâtiment alors qu’elle se pensait incapable de suivre des études.

Après plusieurs tentatives dans le système scolaire classique, cette jeune de 22 ans originaire de Gatineau s’était arrêtée après la 4e année de secondaire.

«Ça ne me convenait pas. Je manquais de confiance à cause de plusieurs trucs. Je doutais de tout le monde et même de moi», se souvient Alex Kaïla Penzes.

Ces échecs répétés avaient aussi des effets néfastes dans ses interactions sociales. Référée par le bien-être social, elle a finalement accepté à contrecœur de s’inscrire dans le programme du Groupe Conseil Saint-Denis (GCSD).

«C’est personnalisé, à ton rythme et ils t’aident à apprendre. Quand quelqu’un a envie de t’aider, t’as envie de t’aider aussi, explique la jeune femme. C’est pas grand-chose, mais pour moi ça a été beaucoup.»

La future peintre terminera sa formation en novembre et se dit confiante face à l’avenir après plusieurs années de galère. Elle donne d’ailleurs des conseils aux jeunes qui participent aux activités du GCSD pour les inciter à persévérer.

« J’ai réappris à m’aimer. Ils ont changé ma vie à jamais », affirme Alex Kaïla Penzes.

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