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Les organismes communautaires se mobilisent contre l’austérité

Photo: Yves Provencher/Métro

Plus d’une vingtaine d’organismes communautaires œuvrant dans La Petite-Patrie se sont rassemblés, le lundi 17 novembre, pour dire non à la politique d’austérité qu’ils subissent actuellement. Ils ont affiché leurs craintes quant à leur problème de sous-financement, avant de participer à la manifestation montréalaise, tenue l’après-midi.

La majorité des organismes communautaires du quartier se sont mobilisés pour un avant-midi de réflexion sur le financement, organisé au Centre N A Rive dans La Petite-Patrie. «On voulait vraiment avoir un portrait d’ensemble du quartier et je suis agréablement surpris de voir que l’ensemble des acteurs locaux ont répondu présents», indique Éric Besner, coordonnateur au Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie. «On souhaite créer des solidarités entre organismes au moment où tous les bailleurs de fonds coupent», renchérit José Bazin, membre de la Coalition contre la pauvreté de La Petite-Patrie.

Dresser l’état des lieux
Entre 50% et 60% du budget global des organismes communautaires est inférieur à 200 000$, selon les données récoltées lors de cet avant-midi.Concernant les sources de financement, Centraide ressort comme un partenaire majeur. Suivent ensuite les gouvernements provinciaux et fédéraux, puis le secteur privé. «On se rend compte que les sources sont finalement plus variées qu’on ne le pensait, souligne M. Besner. Il y a plusieurs fondations qui aident, mais on se rend compte que c’est souvent pour octroyer une enveloppe ponctuelle plutôt que globale.»

Le maire de Rosemont–La Petite-Patrie était également présent. «Je tiens à faire un cri du cœur aujourd’hui pour avoir votre aide au conseil de ville, car sinon, nous allons perdre notre combat», a martelé le maire, François Croteau, dénonçant les choix politiques du maire de Montréal.

Combler les manques
D’autres élus ont également affiché leur soutien. Françoise David, députée de Gouin a présenté le «portrait des demandes citoyennes» adressées à son bureau de circonscription d’octobre 2012 à juin 2014. «Dès le début de mon mandat, on a constaté que les personnes commençaient à affluer, explique la porte-parole de Québec Solidaire. En 18 mois, on a reçu 450 citoyens. C’est beaucoup.»

Les principales demandes ont touché les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’immigration et du logement. L’aide sociale arrive en quatrième position. Un dossier sur lequel la députée provinciale compte mettre ses efforts. «Nous avons une bonne collaboration avec les centres locaux d’emploi, mais on peut se demander pourquoi ça prend un appel du bureau de la députée pour faire débloquer un dossier», souligne Mme David.

Continuer le combat
Les données récoltées la semaine dernière au Centre N A Rive ont également permis de constater que les organismes consacraient plus de 30% de leur temps à rechercher du financement. Un parcours de combattant pour certains qui entraîne du découragement. Travail dans l’urgence, baisse des heures payées, mais aussi augmentation des heures travaillées, impossibilité de créer de nouveaux services et dépendance aux bénévoles sont quelques-unes des conséquences recensées par les organismes. «On arrive juste à combler les besoins primaires. On n’arrive plus à apporter le petit bonus, l’accompagnement des personnes qui les mène vers une complète autonomie», résume Chloé Dodinot, directrice de l’éco-quartier Rosemont–La Petite-Patrie.

Les responsables présents ont décidé de «continuer l’action» et de se tenir «tous ensemble». Une prochaine manifestation contre l’austérité est d’ailleurs prévue le 29 novembre, simultanément à Montréal et à Québec.

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