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Déneigement écologique: «trop de pression pour changer nos façons de faire», dit François Croteau

Photo: Archives TC Media

À Montréal, la pression pour retirer la neige le plus rapidement possible «est énorme», estime François Croteau, maire de Rosemont–La Petite-Patrie.

Il souhaiterait un déneigement plus écologique, mais ne pense pas que cela soit possible pour le moment. «Chaque année, nous faisons des recherches pour trouver des moyens d’assurer un déneigement plus respectueux de l’environnement, mais l’équilibre est difficile à trouver entre l’écologie et la sécurité des gens», justifie-t-il.

Pour son déneigement, l’administration rosemontoise a délaissé les sels de voirie «traditionnels» et a opté pour des sels pré-humidifiés. Quelque 6000 tonnes sont épandues chaque hiver sur les routes et trottoirs de l’arrondissement. «Nous avons été dans les premiers à tester ce produit et à l’utiliser à 100%», indique M. Croteau.

Pour autant, le maire reconnaît que davantage d’efforts doivent être faits pour améliorer le volet environnemental du déneigement. Mais selon lui, changer les mentalités est impossible pour le moment.

Pression de la population
«C’est ahurissant comme les Québécois détestent l’hiver et sont incapables d’adapter leur mode de vie, clame le maire rosemontois. On reçoit même des appels avant que la neige ne tombe pour nous dire qu’il faut déneiger.»

M. Croteau ajoute que même si les services de l’arrondissement sont plus performants qu’auparavant, les résidents n’en sont pas plus satisfaits. «Il y a quelques années, cela nous prenait deux jours pour faire les 400 kms de trottoirs de l’arrondissement. Maintenant, cela nous prend entre trois et quatre heures. Pourtant, on vient nous dire que cela va encore plus mal qu’avant. La seule solution serait d’installer de l’asphalte et des trottoirs chauffants», lâche-t-il ironiquement.

«Si un maire d’arrondissement osait dire qu’il veut modifier le déneigement pour qu’il y ait moins d’impacts écologiques, je suis certain qu’il y aurait un tollé» – François Croteau, maire de Rosemont–La Petite-Patrie

Une facture plus salée au printemps
L’impact écologique d’un déneigement intensif n’est pas le seul facteur à prendre en compte, si l’on en croit l’élu de Projet Montréal.

«À chacun de leur passage, les niveleuses arrachent de l’asphalte. Plus on fait passer la machinerie régulièrement, plus on aggrave les nids-de-poule par exemple. En abîmant nos rues et nos infrastructures, on augmente considérablement la facture quand on doit réparer au printemps», explique-t-il.

En 2013, les contrats consacrés au déneigement ont coûté plus de 5 M$ à l’arrondissement.

Pour limiter les dégâts sur les trottoirs à la fonte des neiges, l’arrondissement a installé un périmètre de protection autour du mobilier urbain, des arbres ou des saillies et a permis aussi aux citoyens d’installer des piquets, pour éviter que les machines n’emportent tout sur leur passage.

Même s’il dit vouloir travailler à diminuer l’impact environnemental, le maire Croteau ne compte pas changer la cadence actuelle du déneigement dans son arrondissement.

Déneigement: qui fait quoi?

Entre quatre à sept épandeuses sont utilisées pour l’ensemble de l’arrondissement.

Environ 60 appareils sont nécessaires pour déblayer les rues et les trottoirs et près de 120 sont utilisés pour les opérations de chargement de neige.

Pour chacun des secteurs déneigés, sont utilisés: quatre appareils pour les trottoirs, une camionnette de signaleur, une souffleuse, deux auto-niveleuses, trois tracteurs chargeurs et huit à dix camions pour le transport vers le centre de disposition de la neige à la carrière Saint-Michel.

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