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Une hospitalisation de 23 000$ pour une femme sans revenus

Bensouda Mohamed, un agent de sécurité sur appel devra trouver une façon de payer la facture d'hôpital de la tante de sa femme, Tamou El Nasbahi après que celle-ci eut subi un AVC en début d'avril. Photo: François Lemieux

Une femme d’origine marocaine a reçu une facture salée de près de 25 000$ de l’Hôpital Sacré-Cœur à la suite d’une hospitalisation de neuf jours en avril. Sans revenus, c’est le mari de sa nièce qui devra régler la note.

Tamou El Nasbahi visite sa famille à Saint-Laurent depuis 2012. Elle ne disposait pas d’assurance privée et, puisqu’elle n’avait pas commencé de démarche d’immigration, elle n’était pas couverte par le Régime d’Assurance-Maladie du Québec (RAMQ).

Or, elle a subi un accident vasculaire cérébral (AVC) le 9 avril et a séjourné à l’Hôpital Sacré-Cœur du 11 au 20 avril. À sa sortie, on lui a remis une facture de 23 000$.

«C’est une facture énorme», s’exclame Bensouda Mohamed, le neveu par alliance de Mme El Nasbahi.

Celui-ci ne sait pas comment il pourra payer cette facture avec son salaire d’agent de sécurité sur appel.

«Mes revenus ne me permettent pas de payer cette facture. Ma femme ne travaille pas et je dois m’occuper de nos trois enfants. Je demande à mes connaissances, des amis s’ils peuvent nous aider. On veut payer cette facture mais il faut qu’ils réduisent», plaide-t-il.

M. Mohamed s’inquiète maintenant de la suite des choses alors qu’il doit payer les frais de 80$ par jour pour la physiothérapie et d’environ 100$ par mois pour des médicaments de la dame. Même s’il accepte la responsabilité de régler la facture, il implore l’hôpital de lui faire rabais compte tenu de la situation particulière.

«Ils ont fait un travail énorme à l’hôpital et on doit les payer. Nous sommes devant notre responsabilité, mais nous demandons une réduction, un prix qui correspond à nos moyens. Je demande que l’hôpital réfléchisse à son cas, qu’ils fassent une entente avec nous. Je demande qu’on soit conscient de son état social, de ses revenus, de nos revenus à nous : sa famille qui l’accueille», dit-il.

L’adjointe au président directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du nord de l’île, Louise Mercier, a mentionné à TC Media qu’il est possible d’établir un plan de remboursement mensuel dans l’éventualité d’une facture d’un montant très élevé.

L’administration du CIUSSS estime que bon an mal an, environ 3M$ sont facturés à des usagers de Sacré-Cœur qui ne sont pas couverts par la RAMQ.

Assurance privée
La vice-présidente affaires québécoises de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, Claude Di Stasio, rappelle qu’il faut toujours prévoir pour le pire, même lorsqu’on est résidant temporaire.

«Qu’on soit un travailleur en vacances à l’étranger on doit en avoir une (assurance). L’inverse est vrai quand des gens viennent ici. Cette dame-là, elle était en santé et elle se sentait bien et elle n’y a pas pensé. L’évènement est survenu et tout d’un coup, on réalise qu’elle n’en avait pas et qu’elle aurait dû en avoir. C’est exactement ce genre de cas qu’on essaie d’éviter quand on offre une protection», mentionne-t-elle.

M. Mohamed invite la population qui désire lui venir en aide à l’appeler au 438 930-7231 ou sa femme Zakia Oudghairi au 514 748-7234.

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