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Réforme de la santé: le patron du CIUSSS de l’Est répond aux critiques

Le p-d-g du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal estime que le premier bilan de la réforme de la santé est très positif. Photo: Collaboration spéciale

Malgré les critiques en interne et les réclamations syndicales, le Président-directeur-général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal tire un bilan «très positif» de la réforme de la santé en vigueur depuis le 1er avril 2015.

«On a fait tomber beaucoup de barrières administratives. On avait sept établissements (l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, l’hôpital Santa Cabrini, le CSSS de la Pointe-de-l’Île, l’Institut universitaire de santé mentale, le CSSS de Saint-Léonard et Saint-Michel, le CSSS Lucielle-Teasdale, l’Institut Canadien-Polonais du bien-être), il n’y en a plus qu’un seul. Cela accélère les prises de décision», explique Yvan Gendron.

Depuis plusieurs mois, l’accueil est pourtant glacial. Les manifestations, grèves et revendications se sont multipliées, dénonçant les économies souhaitées par cette réforme. «On ne remet pas en cause le travail des cadres administratifs, mais ce changement entraînait des coupures importantes. Nous avons réalisé 7,5 millions $ d’économie, mais on a augmenté notre offre de service, avec plus de fluidité et d’accessibilité», se défend le p-d-g.

«On sent déjà un changement»
En interne, le sentiment général serait tout autre. «Il y a beaucoup d’insécurité, explique anonymement une employée du CIUSSS. On est débordé et les charges de travail sont plus lourdes. Cela a un impact sur les patients, la liste d’attente s’allonge.»

Une vision que ne partage pas M. Gendron. «Ils n’ont pas plus de travail suite à la réforme. La clientèle évolue et les besoins augmentent. C’est un défi énorme pour nous. Certes les employés perdent leur repère, ils ont changé de chefs de service. Cela entraîne quelques retards, le temps de la réorganisation. Mais notre souci principal, c’est que tout se passe bien.»

Si Me Jean-Pierre Ménard, avocat spécialisé dans les droits des patients, dénonçait récemment lors d’un rendez-vous avec la presse un «un énorme recul social qui a été fait sans réel débat public», citant le projet de Loi 20, le p-d-g du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal se veut quant à lui catégorique.

«Je ne suis pas d’accord. On a des responsabilités, clame M. Gendron. La réforme ne va pas tout changer, tout régler, mais tranquillement, on va vers une évolution. On sent déjà un changement. On se dirige vers une organisation plus agile, plus réactive, qui offrira toujours les meilleurs soins.»

«Cette loi est plus restreignant pour les médecins [qui sont amenés à suivre davantage de patients, NDLR], elle amène à un changement de pratique, je sens un revirement. C’est en bonne voie. On avait besoin d’un virage important dans la prise en charge de la clientèle. La loi est elle le meilleur moyen ? Probablement pas, mais est-ce cela qui fera la différence ? On verra dans quelques années.

Aide médicale à mourir: «On est prêt»
Alors que la loi concernant les soins en fin de vie vient d’entrer en vigueur le 10 décembre, M. Gendron se montre prêt à recevoir les premières demandes des patients. Tout en respectant les volontés et convictions des médecins, techniciens et infirmiers.

Nous avons réalisé plusieurs séances de formation et d’information auprès de toutes nos disciplines, d’autres suivront. Chacun sera libre. Nous avons l’obligation d’offrir ce service, mais on n’imposera rien.»

Les maisons de naissance et de soins palliatifs de la Pointe-de-lÎle en bonne voie
Yvan Gendron l’assure, la future Maison de naissance de la Pointe-de-l’Île est «sur la bonne voie». «On prépare des plans, on regarde des locaux disponibles, explique le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal au sujet d’un projet en discussion depuis plusieurs années. Fin 2017, il devrait être réalisé». Certainement dans le secteur Mercier-Anjou Ouest.

Au sujet de la Maison de soins palliatifs, M. Gendron se montre moins affirmatif. S’il reconnait qu’il y «en aura une dans l’est de Montréal», les délais sont plus flous. «L’enjeu est plus difficile, explique-t-il. Tout dépend du ministre et des disponibilités budgétaires. Le ministère nous fournira 68 000 $ par lit, mais cela coûte plus cher. Nous devons trouver des fonds privés. Nous en discutons.»

Clinique de santé sexuelle: «un projet avancé»
Des nombreuses incertitudes planent autour de cette Clinique de santé sexuelle envisagée au CSSS de Saint-Léonard et Saint-Michel. Yvan Gendron se veut optimiste, sans apporter davantage de détails. «Ce projet va se poursuivre, il est très avancé. Il y a eu un peu de mouvement en raison de la réorganisation des cadres, mais cela va bientôt se terminer.»

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