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Des «pantoufles de course» fabriquées à Saint-Léonard

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Mathieu Raymond fabrique des chaussures de sport sur mesure depuis un an dans un atelier de Saint-Léonard. Le jeune québécois voit grand et rêve d’exporter ses produits à l’international.

«Tout est axé sur le confort. Quand tu mets ton pied dans la chaussure, tu comprends qu’elle est faite pour toi», avance Mathieu Raymond. Cet ancien coureur de 800 mètres s’est lancé sur le marché très concurrentiel des chaussures de course à pied il y a trois ans. En travaillant dans un magasin de sport en parallèle de sa carrière, le jeune québécois a constaté qu’il y avait de la place pour un nouveau modèle entrepreneurial.

«Les boutiques de course donnent de bons conseils, mais ils ont peu d’inventaires. Les grands magasins ont du stock, mais ce n’est pas personnalisé. Moi je voulais associer les deux, que la bonne chaussure soit sur le pied du bon client», explique-t-il.

Ainsi, l’idée de faire du sur-mesure s’est imposée et après deux ans de recherche et de préparation, sa marque basée à Québec produit depuis l’an dernier ses modèles dans un atelier de Saint-Léonard.

«Les clients prennent rendez-vous, on prend un scan de leurs pieds qui donne une image 3D avec la longueur, la largeur, la position de l’arche… C’est à partir de cela qu’on fait la semelle interne. Ensuite on jase avec eux pour savoir ce dont ils ont besoin, on modélise la chaussure sur le web et ils la reçoivent trois semaines plus tard», détaille Mathieu Raymond.

Les chaussures MATH sport sont toutes vendues à 189$ et sont aussi personnalisables avec des choix de couleurs pour la pièce principale, les lacets et la semelle.

 

Développement progressif
Dans son projet, Mathieu Raymond a pu compter sur le soutien de Marco Manago, un chef d’entreprise de Saint-Léonard qui dirige l’une des rares usines à fournir encore une production privée en Amérique du Nord. Il l’a aiguillé lors de ses premiers pas dans ce domaine et accueille l’unité de fabrication de MATH sport dans son atelier ouvert depuis 1990 sur l’avenue Paul-Émile-Lamarche.

«Je l’ai pris un peu en main, je lui ai expliqué comment faire et il y est arrivé. C’est un marché très difficile, mais il peut “beat the odds” comme on dit en anglais (déjouer les pronostics). Il faut y croire», juge Marco Manago.

«Je savais ce que je voulais, mais sans eux je n’aurais rien pu faire. Il m’a donné des devoirs et je revenais quand mes devoirs étaient faits», se souvient Mathieu Raymond.

Avec ses six employés, MATH sport est encore très loin de concurrencer les géants Adidas, Nike ou New Balance, mais la première année a été encourageante avec 3500 paires vendues. L’entrepreneur avance progressivement et envisage déjà d’élargir la portée de ses produits.

«Cette année on se fait les dents partout au Canada et dès l’an prochain, on va essayer de s’exporter plus aux États-Unis et en Europe», confie le fondateur.

La jeune marque peut s’appuyer sur les avis de ses clients pour atteindre de nouveaux marchés. Conquis par le sur-mesure, 87% des acheteurs se disent prêts à s’offrir une nouvelle paire.

«Les gens les ont surnommées “les pantoufles de course”. On a taux de retour de seulement 3% alors que les grandes marques sont autour de 30% sur internet. On ne se trompe pas avec le scan», assure Mathieu Raymond.

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