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Transformer l’approche des problèmes de santé mentale

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Le programme ACCESS Esprits ouvert (EO) Parc-Extension propose d’accueillir des jeunes qui font face à des problèmes d’anxiété, de stress, de psychose, de dépression ou encore d’autisme. À travers une approche plus individuelle, ce projet a pour but d’améliorer la prise en charge.

Le programme ACCESS EO se développe dans treize régions ou quartiers avec des enjeux particuliers au Canada depuis 2014. Parc-Extension a été sélectionné en raison de la forte proportion de jeunes issus d’une immigration récente, avec de multiples religions et pour lesquels le français et l’anglais sont rarement les langues parlées au domicile.

«L’approche traditionnelle n’est pas toujours adaptée à cette population, à sa réalité ou à ce qu’ils ont enduré. Ces jeunes-là et leurs familles ne savent pas non plus où aller, comment obtenir de l’aide ou ne sont pas sensibilisés aux problèmes de santé mentale», précise le docteur Ashok Malla, chercheur principal de ce programme pancanadien.

Le projet dans Parc-Extension a démarré en janvier 2016 au sein du CLSC du district. Sur place, des activités culturelles, culinaires ou encore artistiques sont proposées afin de sortir des jeunes âgés de 11 à 25 ans de la solitude liée à leurs problèmes de santé mentale. Des aides individuelles sont aussi proposées à ceux qui en font la demande et certains participants peuvent être orientés vers un suivi médical.

«L’idée c’est de montrer que la santé mentale ce n’est pas juste la psychothérapie. C’est essentiel d’être en équilibre avec son environnement, ça prend des amis, un endroit où on se sent bien, une famille, une école et éventuellement une job», explique Cécile Rousseau, pédopsychiatre et chercheure principale pour le site de Parc-Extension.

«Cela donne une voix forte pour les jeunes. On peut dire ce dont on a besoin et nous sommes tous impliqués dans ce projet.»
Shasini Gamage, représentante jeune du site ACCESS EO de Parc-Extension.

ACCESS EO Parc-Ex a attendu le 17 octobre pour faire son lancement officiel afin que les jeunes qui fréquentent régulièrement la structure soient impliqués dans le processus.

«On est heureux que les jeunes se soient approprié l’espace et qu’ils se sentent bien, mais on voudrait qu’il y ait encore plus de jeunes. […] Il y a encore de l’hésitation, car c’est très stigmatisé», regrette Mme Rousseau.

Ils sont pour l’instant une vingtaine à profiter régulièrement de cet espace et sont généralement âgés de 14 à 25 ans. Le programme dépasse volontairement la limite d’âge de 18 ans, car cette barrière légale implique souvent un changement de structure dans la prise en charge de la santé mentale pour les jeunes alors que cette période est aussi marquée par des nouveautés dans la scolarité ou le passage au monde professionnel et peuvent générer du stress supplémentaire.

Solidarité et ouverture
À terme, ACCESS EO souhaite collecter un maximum de données pour orienter les politiques gouvernementales vers une nouvelle approche de la santé mentale chez les jeunes. Si les responsables du programme avouent qu’ils manquent encore de participants, le succès est manifeste pour ceux qui fréquentent le projet dans Parc-Extension.

«Cela me permet de socialiser et de communiquer avec du monde qui comprend ma différence et m’accepte en tant que personne», se réjouit Adlane Debbouz, diagnostiqué du syndrome d’asperger, une forme d’autisme.

Le jeune homme de 21 ans travaille d’ailleurs sur un projet vidéo au sein d’ACCESS EO pour démystifier les tabous. Il souhaite aussi faire passer un message aux autres jeunes qui souffrent de problèmes de santé mentale.

«Je veux leur dire de tenter leur chance, de venir ici, ils n’ont rien à perdre. C’est un espace où on décompresse, on relaxe entre amis, peu importe ta différence, car on est tous ouverts», promet Adlane.

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