Au premier regard, j’ai su que c’était pour la vie. Tes yeux bleus vitreux dans le reflet de tes lunettes me regardais comme une pièce de chop de porc bien cuite et ça m’a plu. Un peu excité même. Je pense à toi, toujours à toi. Les plis dans mes couvertes me rappellent les beaux sillons de ton visage. Les épices de Parc-Extension évoque la douce odeur de ta peau. La neige qui fond et qui dégouline le long des blocs appartements de la rue Acadie est fleuron de mon désir qui n’en peu plus de ruisseler et de me faire frémir. Ma belle louve, le gris de tes cheveux me fait penser au plumage des pigeons que tu nourris tendrement à la station Parc. Si seulement tu enfonçais des miettes de pain dans ma bouche avec autant d’attention, peut-être pourrions-nous enfin être heureux? Je n’ai pas d’attentes si tu lis ce message, simplement que tu saches que tu es une des plus belles personnes que j’ai eue la chance de rencontrer. Je t’écris pour me libérer de cet amour qui n’en peut plus de m’habiter , sans aucun espoir de retour. Ta simple existence suffit à mon bonheur. J’ai hâte que nos chemins se recroise au Loblaws, si le pain est en rabais peut-être viendrais-je te rejoindre…
