La jeunesse chilienne au chevet de Valparaiso

La jeunesse chilienne a mis l’épaule à la roue pour venir en aide aux sinistrés de Valparaiso. Chaque matin, elle monte dans les collines calcinées pour aider les militaires à désencombrer les ruines.

Jour après jour depuis la catastrophe, des militaires grimpent les cerros en bataillons formés. Les rejoignent quotidiennement des milliers de jeunes volontaires qui, eux, montent bras dessus, bras dessous, le foulard sur le nez et la pelle sur l’épaule. Une véritable armée de soldats volontaires et joyeux.

Une fille fait un selfie devant une maison brûlée. Des jeunes se taquinent. «Tu vas voir, des couples vont se former ici», imagine Paola Guaquiante, une étudiante.

Matias Sierra, un de ses amis, explique: «C’est une ambiance de colonie de vacances, une mode. Un jeune qui ne déblaie pas doit se sentir lâche.»

«Dès le premier jour, les jeunes de tout le Chili ont envahi la ville, comme des milliers de fourmis. C’est très touchant de voir leur engagement», raconte Roxanna Serrano, une résidante de Valparaiso. Neuf fédérations universitaires du pays se sont réunies pour nettoyer la zone du désastre. Quant aux collégiens et aux écoliers, la plupart défilent déguisés dans les rues afin de récolter de l’argent pour les sinistrés.

Un engouement mis en lumière par tous les médias chiliens. «Cette action solidaire de grande envergure compense les carences de l’État», continue Roxanna.

Julia Livorno, employée dans un hôtel, témoigne: «J’ai passé la journée à aider dans les cerros Merced et Litre. C’est une très bonne ambiance. Les jeunes travaillent comme des fous toute la journée. Ils sont très efficaces.»

Au Chili, tel un rite de passage, toutes les générations sont confrontées aux catastrophes naturelles. «C’est normal que ce soit les jeunes qui pellettent, on a tous fait ça, alors laissez-les faire, ça leur fait du bien!» s’amuse même Ricardo Contreras, patron du bar Neptuno, situé sur le port.

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