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En parler en famille embarrasse les parents…

Ce n’est pas toujours facile de discuter avec ses enfants. Certains sujets sont particulièrement délicats. Au Québec, il y en a un qui gêne plus que les autres. Le sexe, direz-vous? Non. L’argent.

Remarquez, c’est un jugement personnel, mais ce qu’on appelle la littératie financière est déjà faible chez les adultes; alors, imaginez chez les jeunes! C’est d’autant plus embêtant qu’ils sont constamment incités à consommer, voire à surconsommer. Ont-ils vraiment conscience de la valeur de cet argent qui leur file entre les doigts?

Non, s’il faut en croire ce que racontent Mélanie, 11 ans, et Rosalie, qui en a 14. Et leurs parents, Marie-Josée et Alphée, en sont désolés. C’est une famille québécoise type qui se retrouve dans le dernier épisode de Déficit Zéro cette année, consacré précisément à la question de l’éducation financière des enfants.

L’enjeu est important. Une étude américaine réalisée en 2011, dont les résultats pourraient facilement s’appliquer ici, signalait que 70 % des ados de 12 à 17 ans possédaient un téléphone portable. La zizanie n’est pas loin : selon une étude publiée dans le quotidien français Le Figaro, 61 % des parents admettait que le portable de leur enfant avait déjà été source de conflit dans la famille.

Ici aussi, c’est fréquent. Pourquoi? Peut-être parce que les jeunes ne l’utilisent pas comme le voudraient leurs parents; peut-être, aussi, parce que la facture de téléphone grimpe plus rapidement que prévu…

Au cours de l’émission, Rosalie va dire candidement : «Ce que je veux, il faut que je l’achète.» Elle admet volontiers être plus dépensière que sa jeune sœur. En l’entendant, son père et sa mère vont réaliser qu’ils ne lui ont pas transmis autant qu’ils l’auraient voulu les notions de base liées à l’argent… Ils vont aussi réaliser que, de toute façon, ils ne savaient pas comment s’y prendre!

Au Québec, le seul cours d’éducation économique au programme au secondaire a été supprimé il y a deux ans. Crédit. Épargne. Endettement. Salaire. Autant de concepts élémentaires qu’il vaut mieux maîtriser tôt dans la vie pour réduire les risques de se retrouver empêtré dans les dettes plus tard.

Surtout que les cartes de crédit et les transactions virtuelles ont fini par dématérialiser l’argent. On achète sans trop se soucier de ses moyens réels. Marie-Josée et Alphée ne sont pas pauvres. Comme bien des parents, ils sont plutôt portés à gâter leurs enfants. À l’époque des familles nombreuses, on comprenait vite qu’il fallait parfois se serrer la ceinture. Mais aujourd’hui, devant un ou deux enfants… personne n’aime avoir l’air cheap. Les vannes s’ouvrent grand.

Pour éduquer les enfants, il faut souvent commencer par éduquer les parents. Leur suggérer de faire ce que l’école ne fait plus. De toute manière, c’est à la maison que devraient au départ se transmettre les valeurs de base. Mais simplement proposer aux plus jeunes de tenir un budget, même élémentaire, est difficile lorsqu’on est incapable d’en suivre un soi-même!

Au fil de l’émission, les deux filles vont avoir à s’interroger sur leur attitude et sur leur rapport à l’argent qu’elles obtiennent. Elles ne sont pas bien différentes des jeunes de leur âge, mais leurs parents comprennent bien que le laisser-faire n’est pas la meilleure solution. En même temps, comment éviter que les discussions prennent un tour déplaisant? Comment instruire sans moraliser?

Les téléspectateurs vont découvrir au fil de l’émission que des ressources existent pour faciliter cet apprentissage. Ils vont aussi assister aux questionnements de parents qui souhaitent que l’argent aide ultimement, et véritablement, au bonheur de leurs filles.

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Des ressources pour les parents:

Déficit Zéro: René Vézina donne un coup de pouce à des gens aux prises avec des problèmes financiers – Mercredi à 19 h 30 à Télé-Québec.

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