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Certains diplômés universitaires n’occupent pas des emplois qualifiés

Photo: Getty Images

Il est faux d’affirmer que tous les jeunes devraient poursuivre des études universitaires, car seuls certains diplômés occupent des postes exigeant des compétences avancées.

Statistique Canada vient de publier une étude qui utilise le recensement de 2011 pour déterminer la nature des postes occupés par les diplômés universitaires de 25 à 34 ans. Les auteurs ont classé ces postes en diverses catégories selon le niveau de compétences exigé. Chaque poste a pu être classé grâce à O’Net, une base de données américaine qui décrit avec force détails les compétences associées à chaque métier et profession, mais pour laquelle aucun équivalent canadien n’existe.

L’importance de 35 compétences professionnelles différentes a été évaluée pour chacun des postes, dont la compréhension de la lecture, l’écriture, les mathématiques, la résolution de problèmes complexes et la gestion du temps. Pour un poste donné, le score attribué variait de 0, une compétence inutile pour ce poste, à 7, une compétence qui lui est essentielle.

Pour décider qu’un poste exige des compétences avancées, il fallait donc que le diplômé qui l’occupe utilise la majorité de ces 35 compétences à un niveau élevé, disons de 5 à 7.

Et qu’a-t-on découvert? Au Canada, ce sont les diplômés des programmes de génie et d’architecture qui occupent les postes qui demandent le plus de compétences. Ces postes exigent d’utiliser 26 des 35 compétences à un niveau élevé; des compétences non seulement en sciences et en mathématiques, mais aussi en gestion, en lecture et en écriture.

Venaient ensuite les diplômés des programmes de mathématiques, d’informatique et des autres sciences de l’information. Les postes qu’ils occupaient demandaient d’utiliser 17 compétences sur 35 à un niveau élevé.

Devinez quels domaines d’études conduisent aux meilleurs postes? Le génie, l’informatique et les autres sciences appliquées, qui permettent souvent de mieux gagner sa vie.

À l’inverse, les titulaires de baccalauréats en éducation, en arts visuels et d’interprétation et en sciences humaines occupaient le plus souvent des postes où, à toutes fins utiles, aucune des 35 compétences n’était utilisée à un niveau élevé. Cela se vérifie même pour certaines compétences associées à ces formations, par exemple l’écriture ou la lecture.

Cette étude vient confirmer les conclusions d’une autre étude dont j’ai déjà parlé dans cette chronique: beaucoup de postes qui sont offerts aux diplômés ne demandent pas de compétences avancées, puisque le nombre de postes hautement qualifiés n’a pas augmenté au même rythme que celui de la diplomation universitaire. Bon nombre de diplômés sont donc sur­scolarisés. Même dans le cas où un diplômé a acquis des compétences importantes, son poste ne lui donnera pas nécessairement la chance de les utiliser.

Si vous voulez occuper un poste qualifié, donc un poste qui sera rémunéré selon son apport et son importance, disons-le nettement, vous devriez éviter les programmes d’études «mous».
Dans mon temps, sur les campus, on aimait en effet distinguer les secteurs «mous» des secteurs «durs». Devinez lesquels conduisent aux meilleurs postes? Le génie, l’informatique et les autres sciences appliquées, qui font partie des secteurs «durs», sont aussi les formations qui vous permettront de mieux gagner votre vie.

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