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Choisir le génie aujourd’hui

Photo: Métro

Si les ingénieurs ont mauvaise presse depuis le début de la Commission Charbonneau, les jeunes ne doivent pas oublier qu’il s’agit d’une profession présentant toujours de belles occasions.

Le mois de mars est le Mois national du génie. Comme au cours des années passées, l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) en profite pour organiser diverses activités dont le but est de promouvoir la profession d’ingénieur auprès des jeunes.

Mais comme le fait remarquer son communiqué de presse, ce Mois du génie a lieu cette année dans un contexte très différent des précédents. Sans entrer dans les détails, la Commission Charbonneau a mis en lumière l’implication de plusieurs ingénieurs dans la collusion et le favoritisme qui semblent avoir été la norme à la Ville de Montréal. Des ingénieurs ont été ainsi présentés par les travaux de la commission comme des complices de manigances et de complots qui ont privé les fonds publics de millions de dollars et non comme des professionnels respectables.

Les ingénieurs font partie d’un ordre professionnel et doivent donc respecter un code de déontologie. Une des règles de ce code est qu’un ingénieur doit s’abstenir d’offrir un avantage, une ristourne ou une commission en vue d’obtenir un contrat, ou d’en accepter. Si cette règle a été bafouée de façon répétée à la Ville de Montréal, il ne faudra pas se surprendre si plusieurs remettent en question la confiance accordée à la profession.

L’OIQ n’a d’autre choix, pour assurer sa crédibilité, que de s’attaquer à ce problème de plein fouet, d’autant plus que sa syndique, Jeannette Gauthier, a démissionné en décembre. Le rôle d’un syndic est justement de faire respecter le code de déontologie et cette démission-surprise a fait planer un doute sur le sérieux accordé à leur code par les ingénieurs.

Il m’arrive d’entendre dans mon bureau des jeunes discréditer une profession parce qu’ils croient que ses membres manquent d’intégrité ou d’honnêteté. Ils éliminent donc d’emblée les formations qui y conduisent et  se coupent ainsi d’options de carrière qui pourraient être intéressantes pour eux. Il faut alors leur expliquer que des pommes pourries se trouvent dans tous les paniers et qu’il ne faut pas, en général, juger d’une profession à partir du comportement d’une partie de ses membres.

À cet égard, ce qui se passe chez les ingénieurs est plutôt dommage, car de mémoire de conseiller d’orientation, la demande pour les services d’ingénieur a toujours été élevée, et ce, dans toutes les spécialités. La seule exception a été un surplus d’ingénieurs civils durant les années 1990, alors que le marché de la construction était apathique au Québec. Leurs perspectives se sont améliorées dans les années 2000, grâce aux nombreux projets de réfection des infrastructures.

La profession éprouvait déjà certaines difficultés à attirer les jeunes, à cause de la rigueur de la formation initiale. L’OIQ  fait donc bien de redoubler d’efforts pour les rassurer et leur rendre la profession attrayante, car nombreux sont les jeunes qui désirent que leurs activités professionnelles servent à l’avancement de la collectivité.

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