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Sur l’importance des directeurs d’école

Photo: Métro

Un bon directeur d’école peut réduire le décrochage scolaire.

C’est ce que révèle une étude récente, menée en Estrie par Pierre Collerette et Daniel Pelletier, professeurs à l’Université du Québec en Outaouais, et le consultant Gilles Turcotte.

L’étude a examiné les pratiques de six directions d’école et les a mises en relation avec le niveau de réussite, le décrochage et l’absentéisme des élèves. Elle parvient à plusieurs résultats plutôt étonnants. Elle montre ainsi qu’un effort constant de la part de la direction d’assurer un environnement sécuritaire et respectueux favorise une bonne performance scolaire, particulièrement en français et en mathématiques. Son encadrement pédagogique rigoureux est quant à lui lié à la diminution des échecs, alors que l’absentéisme des élèves est réduit par un encadrement serré des comportements et le maintien de bonnes communications entre les enseignants et les élèves.

L’étude identifie environ 50 pratiques spécifiques que les directions d’écoles  peuvent adopter pour favoriser la réussite. Elle  permet de conclure que, lorsque les directions assument pleinement leur mandat de leadership pédagogique, l’échec et le décrochage scolaires en sont diminués.

Or, il y a déjà belle lurette que les directeurs d’école se plaignent que les comptes à rendre au ministère les enferment dans leur bureau à s’occuper de paperasse, au lieu de justement assumer le leadership pédagogique dont nos écoles ont tant besoin. À cause de cela, il est devenu de plus en plus difficile de recruter des directeurs parmi les enseignants expérimentés. L’ajout constant d’exigences administratives au cours des années a rendu la charge lourde au point que plusieurs préfèrent demeurer enseignants.

Pourtant, environ 60 % des directeurs d’école ont 45 ans et plus. Plusieurs  prendront donc bientôt leur retraite, permettant l’ouverture de quelque 230 postes par année selon Services Canada.

Pour devenir directeur, il faut d’abord commencer par compléter le baccalauréat de quatre ans en enseignement. Il faut aussi obtenir un brevet d’enseignant et posséder au moins huit ans d’expérience avant de postuler. Il est ensuite possible de suivre une formation continue en gestion de l’éducation. L’Université de Sherbrooke offre plusieurs formations destinées aux nouveaux directeurs, dont un microprogramme et un diplôme de 2e cycle en gestion de l’éducation, de même qu’une maîtrise en gestion de l’éducation et de la formation. L’UQTR et l’UQAM offrent aussi un DESS en gestion de l’éducation.

Les éducateurs ont souvent montré du doigt l’influence du milieu socio-économique pour expliquer la pauvre performance de certains élèves. Il est clair que les élèves des milieux démunis décrochent plus souvent, mais il ne faut pas y voir une fatalité. D’autres études semblables à celle-ci montrent qu’une direction scolaire efficace peut favoriser la réussite de tous.

Mais il faudra s’assurer que ceux qui sont prêts à relever ce défi aient le temps de jouer leur rôle de leader et donc de revoir leurs tâches.

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