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Peu d’emplois pour les diplômés du doctorat

Photo: Métro

Vous croyez que tous ceux qui ont complété un doctorat occupent des emplois de professeur bien rémunérés? Détrompez-vous!

Selon un sondage récent du MITACS, un organisme dédié à la formation des innovateurs, seulement 20% des doctorants décrochent un poste universitaire après leurs études. Si la plupart convoitaient un emploi de professeur, le nombre de postes universitaires disponibles chaque année au Canada est simplement trop faible pour les intégrer tous.

Environ 70% des nouveaux diplômés du doctorat se retrouvent ainsi au post-doctorat, un stage rémunéré au sein d’une équipe de recherche. Au départ, le post-doctorat avait un but pédagogique et scientifique. Il permettait de perfectionner ses habiletés de chercheur autonome avant d’accepter un poste de professeur-chercheur. Aujourd’hui, un grand nombre de diplômés du doctorat se retrouvent cantonnés dans une série de post-doc successifs et, avec l’âge qui avance et la compétition qui augmente, voient disparaître leur espoir d’une carrière universitaire.

Comment en est-on arrivé là? Quatre raisons sont fréquemment avancées. La première est que les professeurs d’université qui supervisent beaucoup de doctorants sont évalués favorablement par leur institution. C’est donc à leur avantage de recruter beaucoup d’étudiants, sans se soucier de savoir si ces derniers décrocheront un emploi par la suite. La deuxième est que l’industrie, bien qu’elle pourrait bénéficier de l’apport de ces diplômés, n’offre pas beaucoup d’occasions d’emploi à leur mesure. La troisième est que certains doctorants semblent souffrir de pensée magique et continuent candidement leurs études, bien qu’ils sachent très bien que leurs chances de décrocher un poste sont trop minces. Finalement, le doctorat ne permet pas toujours de développer certaines habiletés essentielles, dont la communication d’entreprise et la gestion de projet, qui leur permettraient de trouver un emploi ailleurs que sur un campus.

Il est déplorable de constater que, malgré le discours actuel sur l’importance de l’innovation et du savoir, un si grand nombre de nos jeunes docteurs et chercheurs se trouvent ainsi sur le carreau, et ce, malgré des années d’études et de persévérance dans leur spécialité. Si on en juge par la situation qui vient d’être décrite, il ne semble pas qu’on en ait tant besoin, de leur savoir. Voilà un autre exemple de l’importance de se méfier d’un discours trop enthousiaste, tenu par ceux qui n’ont souvent pas les moyens de leurs promesses.

Heureusement, le MITACS offre divers programmes qui facilitent l’intégration des doctorants dans des emplois autres qu’universitaires. Le programme Accélération, par exemple, offre 1300 stages de recherche en industrie aux étudiants du doctorat et du post-doc. Un autre programme, Élévation, permet aux post-doc de mener à terme un projet de recherche et de développement avec une entreprise partenaire. D’une durée de deux ans, ce programme permet de développer des habiletés essentielles en gestion de projet et en gestion d’équipe.

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