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Les raisons du décrochage universitaire

Portrait of tired beautiful teenage girl holding her head and learning. Photo: Métro

Un étudiant au baccalauréat sur cinq abandonne ses études sans avoir obtenu de diplôme. Pourquoi?

Selon un reportage récent du Journal de Montréal, le taux de diplomation des étudiants inscrits à temps plein au baccalauréat dans nos universités a diminué. Citant le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le quotidien rapporte que seulement 79,6% des étudiants réussissent à obtenir un diplôme six ans après le début de leurs études. Cette proportion se situait à 81,3 % en 2011. En clair, cela signifie qu’environ 20 % de nos étudiants, soit un sur cinq, abandonneront leurs études universitaires sans avoir obtenu un diplôme. C’est presque deux fois plus qu’au secondaire.

Ces chiffres s’accordent avec d’autres estimations. Par exemple, l’Université Laval révélait récemment que le taux de diplomation de ses étudiants au baccalauréat diminuait. Parmi les étudiants qui y ont commencé leurs études en 2004, 78,3 % ont réussi à obtenir un diplôme dans un délai de six ans. Or, ce n’est le cas que de 75,9 % de ceux qui ont commencé leurs études en 2008.

De même, en 2012, des données de la CRÉPUQ, qui ne sont malheureusement plus disponibles, avaient permis d’évaluer le taux de décrochage des étudiants universitaires par domaine d’études. Il variait alors de 11 % en sciences de la santé jusqu’à 30 % dans les programmes des beaux-arts. Notons que les étudiants décrochaient beaucoup de programmes présentant peu de possibilités d’emploi pour leurs diplômé, pas seulement ceux des beaux-arts mais aussi ceux en sciences sociales (29,7 %) et en sciences humaines (26,5%).

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer l’augmentation du décrochage à l’université. La première : trop d’étudiants ne peuvent pas être admis dans le programme de leur choix. Beaucoup ne répondent pas aux exigences d’admission élevées pour les formations qui les attirent et ne réussissent donc pas à y être reçus. Ils choisissent alors un autre programme par dépit et perdront éventuellement de l’intérêt pour leurs études par la suite.

Par ailleurs, même lorsqu’ils sont admis, trop d’étudiants sont mal préparés à la rigueur de bien des programmes universitaires. Habitués à fournir le minimum d’effort et dépourvus d’une connaissance suffisante des préalables, ils ne peuvent pas suivre le rythme imposé et accumulent les échecs. À moins d’un rattrapage majeur, ces étudiants n’ont vraiment pas d’autre option que d’abandonner en cours de route.

Il y a peut-être une troisième raison, moins évidente mais plus dérangeante. Les étudiants désirent d’abord et avant tout que l’université les prépare à l’emploi. Pourtant, beaucoup de programmes leur semblent déconnectés des réalités du marché du travail. Plusieurs de leurs professeurs sont des chercheurs plutôt que des professionnels ou des praticiens d’expérience. Bien des étudiants en viennent alors à se demander si l’université est vraiment un passage obligé vers le marché du travail, surtout lorsque bien des modèles de réussite qui leur sont présentés par les médias sont des entrepreneurs qui ont décroché de l’université.

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