Soutenez

Suivi sur la cage de verre de Jean Airoldi

Jean Airoldi sur le plateau de Christiane Charrette Photo: Télé-Québec

La semaine dernière, les médias sociaux se sont enflammés autour de la nouvelle émission du populaire animateur Jean Airoldi à Canal Vie: Quel âge me donnez-vous?

Moi le premier, j’ai lancé quelques bûches dans le brasier avec un billet sur ce même blogue jeudi dernier.

Dimanche soir, l’animateur allait défendre son projet sur le plateau de Christiane Charrette à 125 Marie-Anne sur les ondes de Télé-Québec. Défendre est un bien grand mot, car ce projet ne s’endosse pas à moins de se réfugier derrière une insouciance limite inquiétante.

Vous pouvez voir l’émission ici (vers les 50 minutes pour le segment avec monsieur Airoldi).

Autour de la table, que des visages de consternations, particulièrement la comédienne Suzanne Clément qui cache bien mal son malaise par rapport aux justifications maladroites de l’animateur. Airoldi lance des statistiques à gauche et à droite, mais rien ne colle. Il rame tout seul dans sa chaloupe et il y a un malaise. Malaise parce que l’animateur est profondément ancré dans un système de valeur archaïque qui quantifie la beauté, l’âge et le bien-être des individus. C’est fascinant de le voir se défendre derrière un argumentaire aussi faible que «des cheveux gris ça fait paraître plus vieux» et «une madame édentée ne se sent pas bien dans sa peau».

Une vision plate et navrante des relations humaines et de la perception des gens en guise d’explications à un projet controversé. Tout repose sur le paraître et, surtout, le regard de l’autre. Comme si la beauté n’était qu’une façon d’être apprécié par le regard de l’autre.

À 18h ce soir, une centaine de personnes iront faire le pied de grue devant les bureaux de Canal Vie afin de dénoncer la première de l’émission diffusée en soirée (voir l’évènement ici).

Serez-vous du lot? Pensez-vous que le projet d’Airoldi se défend? Allez-vous visionner cette première?

J’ai lu la plupart des commentaires à propos de cette émission; les bons comme mauvais, les plus radicaux et les nuancés. Nulle part la notion de plaisir et de divertissement ne ressort en parlant de la cage de verre dans laquelle ces femmes sont confinées pour affronter le regard et les jugements d’autrui. Alors, pourquoi l’utiliser? Comment la justifier cette cage?

Si l’objectif d’Airoldi est d’offrir du bien-être à ses participantes, pourquoi utiliser le malaise comme amorce à ce nouveau «bonheur»? Pourquoi ne pas simplement offrir du beau à ces dames à l’estime fragile.

Du côté de Canal Vie, comment peut-on faire la promotion d’une journée sans maquillage d’une main et financer ce projet de l’autre? Il y a un non-sens qui mérite des explications ici.

La tournée des médias ne fait que commencer pour Jean Airoldi et on espère que quelqu’un aura la gentillesse de lui souffler à l’oreille une ligne de défense plus impressionnante que celle présentée dimanche soir parce que jusqu’ici, on serait tenter de lui lancer un «pas fort, Chef » bien senti.

Malheureusement, une histoire à suivre au lieu d’une histoire qui ne devrait même pas exister.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.