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Club de parvenus

Max Domi et Tomas Tatar. Photo: Graham Hughes/La Presse canandienne

Plus tôt cette semaine, j’ai oublié mon Journal de Montréal à la maison avant de partir. Moi qui aime bien en commencer la lecture par la fin, j’avais hâte de voir si la rédaction consacrait un article de fond à la nouvelle idole : Tomas Tatar. Malheureusement, je me suis rabattu sur un ouvrage trouvé sur un banc à la station de métro Joliette. Publié par une maison d’édition gauchiste, Lux Éditeur, le livre s’intitule Le manifeste des parvenus. Le think big des pense-petit.

Ce livre dénonce avec une ironie absolument déplacée la culture de la nouvelle élite québécoise qui repose, selon l’auteure Julia Posca, sur le fait qu’elle vante les mérites de la réussite personnelle. Ça m’a bien fait rire, mais surtout, ça m’a fait réfléchir aux liens qui existent entre l’élite québécoise d’affaires et les joueurs de Canadien.

Selon cette auteure – il semble même qu’on dise désormais autrice, LOL –, l’enrichissement individuel tel que prôné par des gens comme le premier ministre du Québec, François Legault, et l’ex-dragon François Lambert, serait à proscrire. Évidemment, à gauche, on a toujours eu peur de l’argent. Ça vient de leur vieux fond catholique; et depuis qu’on a largué la religion, la gauche croit désormais naïvement en l’État.

Or, les joueurs de Canadien et les gens d’affaires n’en ont rien à battre de l’État. Ça se comprend. Qu’est-ce qui permet à un joueur d’obtenir un gros contrat avec une équipe de la LNH lorsque sa précédente entente vient à échéance? Est-ce un programme gouvernemental? Une subvention? Ou encore les performances collectives de son équipe? Non. Son rendement individuel. Point.

À cet effet, l’autrice Posca n’aime pas le fait que certains individus riches de la province de Québec affirment qu’ils sont des self-made-men. Selon elle, ces gens oublient qu’ils doivent beaucoup au système public d’éducation et aux subventions qu’ils ont touchées pour s’enrichir. Ou encore, qu’ils sont nés dans des familles riches. Cela traduit, selon moi, beaucoup de jalousie de l’autrice. Vous savez, c’est la même chose pour un joueur de Canadien : quand on en entend un dire qu’il est un self-made-man, on sait tous très bien que jouer au hockey coûte cher et que ce joueur a profité d’une famille aisée qui lui a permis d’évoluer dans des ligues de haut niveau.

Canadien est un club de parvenus, so what. Souhaitons maintenant qu’ils parviennent aux grands honneurs cette année. C’est ben parti, d’ailleurs.

Mais la vie, c’est ça : on ne naît pas égaux. Heureusement, la loi naturelle du marché est là pour arranger les affaires. Cela dit, si vous êtes né dans une famille qui n’avait pas d’argent pour vous payer un équipement de hockey de qualité, il faudrait peut-être soupçonner vos parents d’avoir été des fainéants – comme dirait Emmanuel Macron. En effet, si vos parents avaient eu davantage une mentalité de parvenus, telle que décriée par madame Posca, eh bien, ils seraient devenus de riches entrepreneurs et votre équipement neuf, vous l’auriez eu.

Canadien est un club de parvenus, so what. Souhaitons maintenant qu’ils parviennent aux grands honneurs cette année. C’est ben parti, d’ailleurs.

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