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Un McDo dans une école ou un pipeline dans votre cour?

Voici quelques faits :

  • 24 % des adultes et 9 % des enfants canadiens sont obèses;
  • 37 % des adultes et 17 % des jeunes font de l’embonpoint;
  • 61 % des adultes et 26 % des jeunes ont des problèmes reliés au poids;
  • La tendance est à la hausse;
  • L’obésité contribue à diverses maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, les maladies du foie et les cancers du sein, du côlon et de la prostate;
  • Le coût sur le système de santé canadien est de plus de quatre milliards de dollars par année;
  • Le phénomène est si répandu sur la planète que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’hésite pas à le qualifié d’épidémie.

Bien que les causes de cette épidémie soient multiples, nous connaissons bien les principaux suspects : la malbouffe et le manque d’activité physique.

Devant ces faits, la plupart des peuples de la planète agissent. Chez nous, on investit des dizaines de millions de dollars dans de vastes campagnes de promotion des saines habitudes de vie, on oblige les distributeurs à inscrire sur les aliments leur contenu nutritif, on interdit la malbouffe dans les écoles et on envisage de règlementer l’emplacement des vendeurs de patates frites afin de les éloigner des écoles.

L’État de New York a même interdit la vente des grands formats de boissons gazeuses.

En faisons-nous assez? Sans doute que non, mais au moins on ne recule pas!

Imaginez maintenant un pays qui, devant ces faits, déciderait plutôt de ne rien faire du tout. Pire, imaginez une société qui défendrait les distributeurs de patates frites et de boissons gazeuses. «Ces entreprises ont le droit d’opérer, dirait-il. Elles ne font que répondre à un besoin des consommateurs.» Imaginez que le gouvernement de ce pays, devant le tollé que soulèveraient ses propos, en remettrait. Il adopterait des lois pour faciliter l’implantation de McDonald et de Burger King dans les écoles et, en plus, leur offrirait de généreux crédits d’impôt. Il imposerait aux écoles de signer des baux de 50 ans avec ces restaurants, paralysant ainsi toute tentative d’éloigner la malbouffe des jeunes consommateurs.

Ce pays n’existe évidemment pas. Il existe par contre un pays qui agit ainsi à l’égard d’un sujet encore plus vital à la survie de l’espèce humaine.

Vous connaissez les faits, mais je vous les rappelle quand même.

  • Selon un consensus scientifique mondial sans précédent, le climat se réchauffe, l’homme en est la principale cause et les effets sur l’environnement, la flore, la faune et les humains seront sans précédent;
  • La principale cause de ce réchauffement est la combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel;
  • Les impacts se font déjà ressentir, sont nombreux et variés : fonte des glaciers, fonte des glaces permanentes de l’Arctique, du Groenland et de l’Antarctique, augmentation des niveaux de la mer, sècheresses; disparation d’un nombre sans précédent d’espèces; disparation de certains États et communautés; augmentation des évènements climatiques extrêmes, comme les tempêtes tropicales et les inondations; réfugiés du climat, etc.

Devant ce constat, la plupart des pays de la planète se mobilisent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et pour s’adapter aux changements à venir.

Imaginez maintenant un pays qui ferait tout le contraire. Non seulement il n’aurait aucun plan crédible pour réduire ses émissions polluantes, il serait même en train de faciliter et d’encourager l’augmentation de celles-ci. Ce pays aurait tendance à penser que, de toute façon, ce ne sont pas les émissions d’un seul pays qui feront une différence pour la planète.

Ce pays aurait donc pris la décision d’accélérer la construction de puits, de mines, de pipelines et de raffineries visant à produire plus de pétrole; des milliards de dollars d’investissements dans des infrastructures ayant une durée de vie allant jusqu’à 50 ans.

Ces investissements massifs rendraient très difficile toute décision future pour réduire la dépendance de ses citoyens au pétrole; le coût économique en serait simplement trop élevé.

Vous aurez deviné que ce pays n’est malheureusement pas imaginaire et qu’au moins un de ces pipelines passera dans votre cour arrière (cliquez ici pour en savoir plus).

N’est-il pas bizarre que le consensus pour bannir les patates frites soit si parfait, mais qu’à l’égard de la plus importante menace pour l’humanité de l’histoire, nous soyons divisés à savoir si, oui ou non, l’on devrait laisser passer un pipeline qui va encourager le développement des sables bitumineux?

Parfois, je me dis qu’il serait plus facile de combattre des pipelines de boissons gazeuses…

En attendant, voici trois gestes à poser pour combattre les changements climatiques :

  1. Venez pédalez avec des éco cyclistes samedi prochain;
  2. Le 26 février, écoutez un débat sur la congestion routière à Montréal;
  3. Le 2 mars, venez visiter la Maison du développement durable, de nuit !

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