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Centre culturel NDG: Un cube rubik format géant

Photo: Alain Laforest

Le projet de centre culturel pour Notre-Dame-de-Grâce (NDG) a tellement pris de retard ces dernières années que j’avais fini par l’oublier. Carrément.

Issu d’un concours d’architecture réalisé en 2010 par le Bureau du design de la Ville de Montréal, le centre devait initialement ouvrir ses portes en 2014. Mais les imprévus se sont multipliés en cours de route : bureaucratie, terrain contaminé, entrepreneur ayant de la difficulté à exécuter son mandat… L’établissement n’aura finalement ouvert ses portes au public que samedi dernier, six ans après avoir été officiellement lancé.

Cela dit, ce nouveau lieu de diffusion culturelle, qui comprend une bibliothèque, une salle de spectacle de 200 sièges et une salle d’exposition, semble déjà avoir séduit de nombreux résidants du coin. Parents et enfants fourmillaient dans tous les espaces pendant les portes ouvertes, laissant entrevoir le besoin criant que vient combler l’établissement, aux côtés du centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce, de jardins communautaires et des habitations de Benny Farm.

Il faut dire que petits et grands peuvent facilement y trouver leur compte : les étudiants profiteront des salles de travail fermées, les enfants auront accès à une salle de jeu collectif, et les aînés pourront s’installer dans des espaces de lecture coussinés. Il y a même un petit théâtre de marionnettes et un large escalier central pouvant servir d’estrade durant des conférences.

Mais ce qui frappe avant tout dans cette nouvelle adresse culturelle, outre ses qualités spatiales, c’est le cran des architectes, qui n’ont pas lésiné sur l’utilisation de couleurs vives pour égayer le lieu. Le bleu, le vert, l’orangé et le jaune s’entremêlent dans l’espace, à l’image d’un cube Rubik’s géant qu’on aurait volontairement mélangé.

«La couleur fait partie de l’ADN de notre bureau [Atelier Big City], m’explique un des architectes qui ont chapeauté le projet, Randy Cohen. Ici, dans le centre, la couleur devient un code pour définir les espaces. Le bleu nuit, c’est la salle de spectacle. Le vert, c’est la bibliothèque. C’est une forme de signalétique.»

Même les murs extérieurs ont été colorés de briques rouge pompier et de panneaux multicolores bleutés, jaunâtres… et roses!

«C’est osé, c’est certain, mais c’est le langage de NDG, poursuit l’architecte. […] Le projet s’inspire de façon un peu exagérée de ses voisins, de la morphologie du quartier, de ses matériaux, de ses couleurs.»

Bref, on aime ou on déteste cette forme d’audace chromatique qui, je dois l’avouer, ne plaira pas à tous. Moi-même, je reste perplexe devant la coquille extérieure. Reste que le travail des architectes sort des sentiers battus, et leur souci du détail dans l’ensemble de cette réalisation vaut assurément le détour.

Événement

Marc-André Carignan animera la deuxième soirée Perdants magnifiques de la Maison de l’architecture du Québec le 16 février au Lior d’Or.

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