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Les jeunes syndicalistes disent non au racisme

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Kathia A. Narcisse - Collaboration spéciale

Le racisme systémique, le racisme tout court et les problématiques qui y sont reliées occupent une place importante dans les préoccupations et travaux du comité des jeunes de la FTQ. À travers la voix de leur coprésidente, les membres du comité souhaitent lancer un message aux travailleurs et travailleuses du Québec : ne restons pas muets devant des actes racistes ou des barrières systémiques dans nos milieux de travail !

L’inclusivité et la solidarité font partie des valeurs fondamentales du syndicalisme. Il va donc de soi pour les militants et militantes du comité des jeunes de la FTQ que le racisme doit être évincé de notre société, de nos milieux de travail et de nos institutions. Or, pour enrayer le problème, il faut le reconnaitre, mais aussi passer à l’action.

Reconnaitre l’enjeu ne devrait pourtant pas être trop difficile. Les exemples récents pullulent. On a qu’à penser au traitement abominable réservé à Joyce Echaquan au Centre hospitalier de Lanaudière ou encore à l’horreur vécue par Mamadi III Fara Camara, membre d’un syndicat affilié à la FTQ. Il est d’ailleurs tellement décevant de voir encore des politiciens s’empêtrer et s’acharner à nier le problème, évitant même de prononcer le nom de cet enjeu. L’accès encore réduit aux services publics, à l’atteinte difficile d’un revenu décent, à des logements respectables ou encore à un emploi à la hauteur de leurs compétences sont de réelles discriminations systémiques vécues par ces communautés. Elles font souffrir et épuisent ces personnes. Sans compter les agressions ou encore propos maladroits vécus au quotidien, et ce, souvent dans nos milieux de travail où l’on passe le plus clair de notre temps.

Déclarer « ne pas être raciste » est insuffisant. Lorsque nous sommes témoins d’actes racistes ou islamophobes, nous avons la responsabilité de les dénoncer. Cessons d’éviter et de contourner les propos discriminatoires, dits « maladroits », mais ô combien blessants ! Cessons de tenter de comprendre les intentions derrière les propos racistes et concentrons nos efforts à penser aux impacts de ce type de propos, notamment en ne négligeant pas leurs conséquences sur nos pairs.

Dans les milieux de travail, cela veut dire tenir des discussions sur le problème en mettant en place des conditions d’écoute et de partage adéquates permettant aux victimes de racisme et de discrimination systémique de s’exprimer. L’employeur a un important rôle à jouer à cette étape par sa participation active, son écoute et son engagement sincère à régler les problèmes. Les syndicats, quant à eux, sont des acteurs essentiels puisqu’ils ont la responsabilité de soulever les enjeux du milieu de travail et de proposer des solutions non seulement aux tables de négociation, mais aussi au quotidien à travers leur mission de défense et de promotion sociale, économique culturelle et politique des travailleurs et travailleuses du Québec. Le comité des jeunes de la FTQ invite tous les syndicats et leurs membres à être proactifs devant ce problème qui ne fait qu’effriter nos solidarités.

C’est dans cette perspective que la FTQ a mis sur pied un groupe de travail sur le racisme systémique ayant deux objectifs : accroitre la participation des personnes racisées dans ses instances et sensibiliser ses membres et, plus largement, la société, aux enjeux en lien avec le racisme systémique. Le comité des jeunes se réjouit d’une telle initiative. Il nous faut un mouvement syndical représentatif de la diversité de la population québécoise et sensible aux divers enjeux vécus par celle-ci. Nous croyons que c’est ainsi que nous pourrons avoir une société plus juste, inclusive et équitable. La réduction des inégalités passe par l’action et il est maintenant temps d’agir. Nous sommes toutes et tous concernés par le racisme systémique, soyons des personnes alliées, soyons des vecteurs de changement !

Par Kathia A. Narcisse, coprésidente du comité des jeunes de la FTQ

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