Mon patron m’envoie à l’école

Quand un employé retourne sur les bancs d’école pour mettre à jour ses compétences et que cette formation est payée par son employeur, ce dernier gagne-t-il autant en avantages que son salarié? Il semble que oui.

L’innovation et la productivité d’une entreprise affichent des augmentations importantes quand elle renvoie ses employés sur les bancs d’école.

Selon une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal, publiée l’an dernier, les employés formés par l’entreprise, que ce soit sur les lieux de travail ou à l’école, doublent son taux d’innovation. Les chercheurs concluent ainsi que la formation, qu’elle soit offerte en entreprise ou en classe, a une influence positive sur l’innovation de procédés et de produits.

En outre, la formation, surtout de niveau universitaire, peut avoir une telle incidence sur la productivité, l’innovation et la croissance économique des entreprises que l’Organisation de coopération et développement économique se demandait, dans un rapport publié en 2012, s’il ne faudrait pas améliorer davantage l’enseignement offert par les écoles.

Un plus pour les employés
Le professionnel qui retourne aux études aux frais de son patron peut également en tirer profit, estiment les spécialistes.

Plusieurs entreprises françaises, comme Bouygues, Électricité de France et même McDonald’s, soutiennent que les demandes de formation proviennent souvent des employés. On a même, dans certains cas, fait reconnaître la formation offerte en entreprise par l’Éducation nationale, et ce, à la demande des salariés.

Certains spécialistes estiment en outre que la formation des employés augmente leur employabilité, ce qui sert bien tout le monde, dont l’entreprise. Ainsi, un salarié ne sera jamais véritablement employable, donc alléchant tant pour son entreprise que pour les concurrentes, s’il n’a jamais amélioré ses compétences.

Certains secteurs de l’économie misent d’ailleurs sur la formation comme stratégie d’embauche. C’est le cas des cabinets d’avocats ou de comptables qui financent la formation continue de leurs associés.

En fait, l’offre de formation se répand de plus en plus, au point où la Chambre de commerce du Canada a mis en place des mécanismes pour favoriser la formation dans les PME. Avec l’objectif, bien sûr, de favoriser la croissance économique, mais aussi parce que cela a une incidence sur la satisfaction au travail du personnel.

Survie de l’entreprise

• Certains employeurs craignent le départ des employés qu’ils ont formés.
• La plupart des entreprises estiment qu’une culture d’apprentissage est essentielle à leur survie.