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Bowman veut revenir, mais à son prix

MONTRÉAL – John Bowman souhaite revenir avec les Alouettes de Montréal la saison prochaine. La seule question qui semble rester à poser est: les Alouettes en ont-ils les moyens?

Il est clair qu’à la lueur des propos de l’ailier défensif aux 19 sacs cette saison — un sommet dans la Ligue canadienne —, il recherche un contrat parmi les plus lucratifs du circuit.

«Je pense que je vaux le montant maximum, peu importe ce que c’est, a indiqué sans détour Bowman dans le vestiaire des siens, lundi, au moment de faire le bilan de la saison 2015. Avec ce nouveau plafond salarial, je ne sais pas ce que ça signifie, mais je veux avoir un contrat équivalent à celui de John Chick ou Charlston Hugues. J’ai été le meilleur dans cette ligue au cours des huit ou neuf dernières années — vous pouvez me citer là-dessus — et je pense que je mérite non seulement d’être traité avec respect, mais d’être rémunéré en conséquences. Peu importe mon âge, je peux encore jouer avec le reste de ces gars.»

Il semble bien que la valeur du contrat soit la pierre d’achoppement de ces négociations avec les Alouettes. Car bien plus que le désir de Bowman de revenir — si Jim Popp, l’entraîneur-chef et directeur général du club, ne cesse de répéter qu’il faut voir avec lui, Bowman a été clair: il veut revenir en 2016 — il apparaît clair que la valeur du contrat soit au coeur de l’impasse.

«Je pense que j’ai démontré non seulement à aux entraîneurs et à mes coéquipiers, mais également au Canada en entier que je peux toujours jouer et contribuer, a souligné Bowman. Dans mon coeur, je sais que je veux revenir l’an prochain. Le reste appartient à Jim Popp et Bob Wetenhall. Nous verrons en février ce qui se passe avec ça.»

«On doit s’entendre sur un contrat. Et il faut voir s’il veut jouer. Je ne sais pas s’il avait prévu continuer après cette saison, a tenté d’esquiver Popp en point de presse. Le genre de saison qu’il vient de connaître peut vous pousser à jouer encore, c’est certain. S’il est intéressé à jouer, nous sommes ouverts à discuter. On doit en discuter au sein de notre personnel également, car nous avons une façon de structurer nos effectifs. Et il faut voir quel rôle John veut jouer. Il a souvent dit avant cette saison qu’il ne se voyait pas jouer après 2015.»

S’il discute avec Noel Thorpe, la réponse sera sans équivoque.

«Il peut encore jouer au sein de ma défense, absolument. Nous cherchons toujours à mettre des joueurs de qualité sur le terrain et c’en est un. Ce que vous avez vu de John à son retour, je l’ai dit auparavant et je le dirai encore: c’est parmi le meilleur football qui m’ait été donné de voir. Qu’il finisse avec trois sacs pour porter son total à 19, ça en dit long. À sa dernière année de contrat, je l’ai vu jouer peut-être le meilleur football de sa carrière.»

La question salariale est revenue dans quelques discussions que les journalistes ont eues avec les autres joueurs de l’unité défensive, lundi. Il apparaît clair que Bowman s’en est ouvert à ses coéquipiers.

«A-t-on les moyens de te garder John?, a crié Kyries Hebert à Bowman quand on lui a demandé s’il souhaitait le revoir l’an prochain. C’est un grand joueur et j’espère qu’il sera de retour, a-t-il ajouté plus sérieusement. C’est le pilier de cette organisation. Il fait tant dans le vestiaire et sur le terrain. Souhaitons qu’ils pourront s’entendre et qu’il revienne si c’est ce qu’il souhaite.»

Même en étant — sans raison — rayé de la formation pendant deux rencontres par l’ex-entraîneur Tom Higgins, Bowman a malgré tout terminé au sommet de la ligue pour les sacs, portant son total en carrière à 102, ce qui lui confère le neuvième rang de tous les temps dans le circuit Orridge.

«Je ne sais pas ce qui s’est passé lors de ces deux matchs. Je suis arrivé à l’entraînement et on m’a dit: ‘Tu ne joues pas’. Alors je ne peux pas l’expliquer. Heureusement pour moi et ma carrière, j’ai pu revenir au jeu et démontrer ce que je pouvais faire.

«Je ne sais pas si c’était la décision de Tom Higgins. Ma seule plainte était sur ses propos, quand il a dit que mes meilleures années étaient derrière moi. C’est la seule chose que je lui reproche. Il n’aurait pas dû tenir ces propos à mon endroit aux médias. Je ne lui souhaitais pas de perdre son emploi, on ne souhaite cela à personne. Mais nous sommes évalués selon nos résultats. De mon côté, j’ai oublié tout cela. J’ai tourné la page.»

Si jamais les Alouettes ne lui font pas une offre à son goût, le verra-t-on dans un autre uniforme?

«Je ne peux pas dire que je jouerai peu importe l’endroit, car ce n’est pas moi qui donne les contrats. Je vais prendre quelques semaines de vacances, me préparer mentalement et physiquement à ce qui pourrait arriver, car si le téléphone ne sonne pas, je ne contrôle pas ma destinée. Je verrai comment je me sens en janvier au moment de reprendre l’entraînement et si je sens que je peux contribuer dans la LCF, je ferai ce que je peux pour y revenir.»

«Je pense que la balle est dans les deux camps, a noté le centre Luc Brodeur-Jourdain. Il faut que les deux camps veulent poursuivre. Dans le cas de John, je pense qu’il a amorcé la saison en pensant que c’était la dernière, mais vues ses performances, c’est difficile de dire que le joueur est rendu trop vieux. Il n’a jamais pris rien pour acquis. C’est la définition même d’un vétéran de valeur. (…) Quand il a eu la chance de démontrer ce qu’il savait faire, il a prouvé que c’est un joueur d’impact.»

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