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L’armée serait mal préparée pour des opérations de maintien de la paix

Photo: Getty Images/iStockphoto
Par Murray Brewster - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement Trudeau a promis de redonner aux soldats canadiens des missions de paix, mais deux groupes de réflexion croient que l’armée est mal préparée pour ce genre de tâches.

Le rapport d’une étude effectuée par l’institut Rideau et le Centre canadien de politiques alternatives est signé par Walter Dorn, un professeur au Collège des forces canadiennes et l’un des experts les plus réputés au pays en maintien de la paix.

Au cours de la dernière décennie, l’armée s’est spécialisée dans la guerre anti-insurrectionnelle. Les autres compétences, qui étaient autrefois naturelles dans la formation militaire, ont été reléguées au second plan.

D’après M. Dorn, la complexité des opérations de paix modernes exigent un entraînement et de l’éducation en profondeur sur des sujets comme les procédures, les capacités et les limites des opérations des Nations unies.

Le Canada traîne présentement loin derrière les autres pays dans sa préparation pour soutenir les Nations unies et dans l’entraînement au maintien de la paix moderne.

Les habiletés spéciales, distinctes de celles apprises en Afghanistan, devraient être réapprises, explique M. Dorn. La négociation, la gestion et la résolution de conflit, la compréhension des procédures des Nations unies et des missions passées de maintien de la paix sont au chapitre de ces habiletés.

“Il est particulièrement important d’apprendre la coopération efficace avec des instances non militaires d’opérations modernes de maintien de la paix, comme la police, le personnel des affaires civiles et humanitaires, ainsi que les agences onusiennes, les organisations non gouvernementales et les acteurs locaux impliqués dans l’établissement d’une paix durable.”

Présentement, la formation au Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne est surtout centrée sur le fait de “prendre part à des opérations d’alliance ou du style de l’OTAN”, conclut M. Dorn.

Plutôt que de déployer un grand nombre de soldats, le premier ministre Justin Trudeau et son ministre de la Défense, Harjit Sajjan, ont déjà affirmé leur intention de fournir de l’équipement et une expertise. De l’avis de Walter Dorn, le régime militaire donne moins d’un quart de la formation en maintien de la paix qu’il livrait y a 10 ans.

Le rapport recommande de réinstaurer des programmes mis à jour d’entraînement et d’exercices, et d’introduire de nouvelles formations qui tiennent compte de la nouvelle complexité des opérations de maintien de la paix.

“Les Canadiens ont été de superbes soldats de paix dans le passé et ils peuvent le redevenir, avec un peu de préparation”, indique le rapport.

La Défense nationale a reconnu le besoin d’entraînement spécial après le scandale de la Somalie, dans le milieu des années 1990, lorsqu’un adolescent a été torturé et tué par des soldats canadiens. Cet entraînement a été offert avec succès entre 1995 et 2005, puis l’armée a été déployée à Kandahar.

Le nombre de soldats des Nations unies sur le terrain est présentement de plus de 125 000, un record dans l’histoire de l’organisation. Le nombre de soldats canadiens impliqués dans ces opérations était à son plus bas avec 29, au 31 décembre 2015.

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