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La langue ou la Coupe Stanley?

Ken Campbell - The Hockey news

Même si cette chronique est publiée en français, elle est traduite de l’anglais et est écrite par un anglophone ontarien qui, au cours des années, a acquis une connaissance rudimentaire du français.

Je donne cette explication, car je réalise que beaucoup de personnes au Québec croient que l’entraîneur du Canadien devrait parler français. Je ne comprends toutefois pas que les exigences par rapport à la langue soient plus importantes que la capacité d’un entraîneur à former une équipe capable de se battre pour la Coupe Stanley.

Au cours des derniers jours, des observateurs appartenant à chacune des deux solitudes ont donné leur avis sur le congédiement de Jacques Martin et l’embauche de Randy Cunneyworth, un unilingue anglophone, au poste d’entraîneur à titre intérimaire. Parmi les plus critiques, certains se sont demandé quelle serait la réaction des fans de Toronto si les Maple Leafs engageaient un entraîneur unilingue russe.

Je peux vous dire ceci. D’abord, le nouvel entraîneur serait un remède à la condescendance et aux insuccès de son prédécesseur, Ron Wilson. Ensuite, si les partisans des Leafs pensaient avoir une chance de gagner leur première Coupe Stanley en près de cinq décennies, ils n’en auraient rien à cirer que l’entraîneur s’exprime dans un mélange de cantonnais et de serbo-croate.

Si on se fie au communiqué de presse de Geoff Molson au sujet de l’entraîneur, Cunneyworth devra faire une de ces deux choses s’il veut garder son emploi à la fin de la saison : gagner la Coupe ou apprendre le français dans un temps record. Aucune de ces deux solutions ne semble réaliste en ce moment. À cause de sa défaite de 3-2 à Boston lundi soir, le Tricolore pointe maintenant au 11e rang dans l’Est et a joué plus de matchs que toutes les formations qui le précèdent. Si l’équipe garde ce rythme, Cunneyworth n’aura même pas le temps d’apprendre à conjuguer le verbe avoir avant de se faire montrer la porte.

Molson a été clair. La maîtrise du français sera un critère important dans le choix du prochain entraîneur. Bye-bye, M. Cunneyworth. Il reste donc à savoir si Pierre Gauthier, qui est le principal responsable du bourbier actuel, se fera congédier après la saison.

Il y a déjà des rumeurs que Julien Brisebois, que le Canadien aurait pu promouvoir avant d’embaucher Gauthier, partira de Tampa Bay pour devenir le nouveau DG. Si cela se produit, ce sera à lui de trouver un autre entraîneur. Considérant les réactions à l’arrivée de Cunneyworth derrière le banc, ce sera probablement un francophone.

Les médias francophones et les politiciens seront contents, mais les partisans, eux, s’intéressent-t-ils seulement à cette bataille ou se concentrent-ils sur d’autres sujets? Comme les victoires et les défaites par exemple…

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