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Micro-crédit, macro-efficacité

Qui a dit que le micro-crédit était réservé aux pays pauvres? À Montréal, quatre organismes Å“uvrent dans le domaine particulièrement porteur du crédit communautaire, à l’heure où le crédit est rare et les banques frileuses.

Métro a fait la tournée des popotes avec l’un d’eux, Les Cercles d’emprunt de Montréal (CEM), à la découverte de réussites montréalaises.

10 h, rue Greene, Westmount, bureaux de VoiceJob
Depuis sept ans qu’il se démène, Hakim Chihk peut être fier. Son site d’emploi avec CV vidéo compte plus de 35 000 noms. Le mois prochain, il part pour Dubaï signer des contrats et, d’ici septembre, il lancera la deuxième édition de son salon virtuel de l’emploi, eFairJob.
Même s’il a bénéficié d’un prêt de 5 000 $ de la part des CEM, il le dit haut et fort, l’aide qu’il reçoit est bien plus que financière : «Tu reçois le support humain nécessaire pour gérer tes émotions, qui fluctuent en fonction du chiffre d’affaires, et pour parfaire tes connaissances dans le domaine des affaires.»

Véritables séances de réseautage et de thérapie collective, les rencontres hebdomadaires qu’organisent les Cerles d’emprunt de Montréal permettent d’évacuer les frustrations et de voir que les autres entrepreneurs font face aux mêmes problèmes. «Ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seul», confie le jeune patron de VoiceJob, qui déplore que les programmes d’aide gouvernementale soient dénués de l’aide technique qui est pourtant un élément important de la réussite du projet.

12 h, avenue du Mont-Royal, Plateau-Mont-Royal, boutique Couleurs d’Afrique
Akovi Gunn se rappelle encore avec une certaine émotion le premier prêt que lui ont consenti les Cercles d’emprunt de Montréal. «1 000 $, c’est un petit montant, mais qui peut faire beaucoup», raconte le Togolais de 38 ans.

«Parfois, une faillite, ça ne tient pas à grand-chose, confirme Hany Khoury, directeur général des Cercles d’emprunt de Montréal. Un petit problème de trésorerie, un gros client qui tarde à payer, et c’est la catastrophe.»

Alors que les banques prêtent surtout aux personnes ayant de solides garanties financières, les deux tiers des personnes aidées par les CEM l’année dernière gagnaient moins de 20?000?$ par an. Malgré cela, les Cercles peuvent s’enorgueillir d’un taux de remboursement de 90 %. En outre 69 % des projets passent le seuil critique des cinq années d’existence.

13 h, rue Ontario, Hochelaga-Maisonneuve, café Touski
Ce café-resto qui fonctionne sur le mode coopératif est une belle réussite d’économie sociale. Même si ce ne sont pas les prêts des Cercles d’emprunt de Montréal qui ont aidé à financer le projet, les CEM ont quand même joué le rôle de bougie d’allumage, explique Hany Khoury.
«Lorsqu’on les a aidées à préparer le plan d’affaires, les deux filles à l’origine du projet ont bien su miser sur le côté « enracinement dans le quartier », qui leur a assuré plusieurs subventions et la certitude d’avoir une clientèle assidue.»

Aujourd’hui, le café-resto fourmille de projets communautaires et donne du travail à une vingtaine de personnes. Ça ne change pas le monde, mais ça y contribue.

ww.cerclesdemprunt.com

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